par Dominique Raizon
Article publié le 19/08/2008 Dernière mise à jour le 02/09/2008 à 14:30 TU
Ce poisson-ange royal, le Pomacanthus paru, chasse autour de la montagne sous-marine du Sec-Pâté dans l'Archipel de Guadeloupe.
© Claudes Rives/ Merimages
Onze collectivités territoriales de l’outre-mer français -la Guadeloupe, Saint Barthélemy, Saint Martin, la Martinique, la Réunion, Mayotte, les Iles Eparses, la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, la Polynésie française et Clipperton- se partagent un patrimoine de récifs coralliens, qui couvre quelque 55 000 kilomètres carrés.
Les scientifiques sont formels : ce patrimoine est très riche. Dans les zones les mieux préservées, l'Institut de recherche pour le développement (IRD) fait état de plus de 700 espèces de coraux, de quelque 6 000 espèces de mollusques et de 4 000 espèces de poissons. Cet écosystème aquatique, exceptionnellement riche, réserve encore des surprises et des découvertes car il abrite aussi une biodiversité parasitaire insoupçonnée. Mais ce patrimoine est également fragile car les mangroves et les herbiers associés aux récifs, sont de plus en plus menacés d’une dégradation dommageable pour leur survie.
Biologiste et océanographe.
« L'un des objectifs essentiels, national et international, est de réduire au maximum les activités humaines dégradantes. »
Les pullulements cycliques de l'étoile de mer épineuse, l'Acanthaster planci, déstabilisent gravement l'écosystème corallien.
© Claudes Rives/ Merimages
La prolifération de l'acanthaster pourpre, une espèce d'étoile de mer qui se nourrit de corail, menace de destruction les récifs indonésiens et leur exceptionnelle richesse en biodiversité. Les scientifiques divergent quant à l’origine du phénomène et ne maîtrisent pas encore une solution susceptible de l’endiguer, mais ils sont tous inquiets car la reproduction de ce prédateur est fulgurante.
« Dans les océans Indien et Pacifique, plus les récifs sont en bonne santé, plus l'étoile se nourrit abondamment et prolifère. »
Coraux des îles Salomon.
(Photo : IRD)
Le corail abrite des millions d'algues unicellulaires, dont les pigments lui donnent ses couleurs flamboyantes mais ces algues ne supportent pas l'élévation en cours de la température de l'eau. Une fois les micro-algues mortes, le corail se décolore et se transforme en un squelette calcaire, d'où l'expression de « mort blanche ».
« Les phénomènes de blanchissement se sont multipliés au cours des 30 dernières années. »
L’alerte donnée par les scientifiques, il y a quelque vingt ans, a été suivie par la création d’une initiative française de protection des récifs coralliens et par une initiative internationale. Quatre-vingt pays ont adhéré favorablement à l’appel et sont parvenus à inscrire cette préoccupation à l’ordre des organisations environnementales gouvernementales telles que le Programme des nations unies pour l’environnement, le Programme des Nations unies pour le développement et l’Unesco.
Tous les types de constructions coralliennes sont représentés en Polynésie française.
© Claudes Rives/ Merimages
En France, l’Ifrecor a pour objectif d’aider à promouvoir la protection et la gestion durable des récifs dans les différents départements, à travers la mise en place, par exemple, de systèmes de traitement des eaux usées et de mesures de contrôle des rejets de produits chimiques liés à l’agriculture.
« Il y a une volonté nationale et internationale d'assurer la sauvegarde des récifs coralliens par un développement durable. »
Le grand récif de Mayotte, long de 197 km, se concrétise au nord-est de l'île par une ceinture interne de pinacles et d'éperons coralliens de 800 à 1500 m de large.
© Claudes Rives/ Merimages
L’exposition, qui se tient à l’Aquarium de la Porte dorée, rappelle qu’au fil de son histoire, la France s’est approprié un patrimoine maritime de plus de dix millions de km² de Zone économique exclusive, soit presque 20 fois la superficie de l'Hexagone, qu’il convient aujourd’hui de gérer pour les générations futures. Les acteurs de l’exposition insiste donc sur la nécessité, aujourd’hui, de veiller à une meilleure maîtrise de l’urbanisation, à faire respecter les quotas pour limiter la pêche et à favoriser le développement d’un tourisme respectueux de l’écologie et de l’environnement.
Les coraux font partie des espèces protégées par les Conventions sur le développement durable et un bilan de leur état de santé, à l’échelle mondiale, est dressé tous les deux ans. A l’horizon de juillet 2009, après les Etats-Unis et le Mexique, la France prendra le relais de la présidence de cette surveillance.
Pour en savoir plus :
- Se rendre au Palais de la Porte Dorée - Aquarium Tropical
293, avenue Daumesnil 75012 Paris
tel: 01 53 59 58 60
(Le palais et l'aquarium sont ouverts tous les jours du mardi au vendredi de 10h00 à 17h15, le week-end de 10h00 à 19h00, y compris certains jours fériés. Le musée est fermé le lundi.
- Consulter les sites de :
* l'Ifrecor et http://www.ecologie.gouv.fr/publications/IMG/pdf/ifrecor-2.pdf
* l'Union internationale pour la conservation française de la nature (UICN)
* Plan d'action de l'Initiative internationale sur les récifs coralliens (Icri)
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