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Chronique armée-défense

Redéploiement des bases US

Philippe Leymarie 

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Philippe Leymarie
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Les Américains continuent de préparer un redéploiement de leurs bases militaires, notamment en Europe. Ils «passent à l'Est» … Bien qu'immensément riche, et dominant militairement le monde, le Pentagone cherche en effet à faire des économies. Il veut aussi adapter l'outil militaire aux nouvelles menaces, à la guerre anti-terroriste multiforme et permanente, c'est à dire «reformater» les unités, et les doter de moyens plus légers et plus mobiles. Il doit également dégager des effectifs, au moment où s'engage la relève de la quasi-totalité de son contingent en Irak. Et il désire bien sûr «coller» à la nouvelle géopolitique américaine, qui cherche à intégrer l'ancien glacis soviétique au système de sécurité occidental, à faire avancer l'Otan vers l'est, et à s'installer durablement si possible dans le Golfe et au Moyen-Orient, dans la foulée des opérations menées actuellement en Irak et en Afghanistan.

L'actuel dispositif de bases est concentré dans la «vielle Europe», comme dit le ministre Rumsfeld : il est hérité de la guerre froide, entendez par là qu'il est trop lourd, trop orienté vers des menaces lointaines, nucléaires, qui sont pratiquement obsolètes, et lié à une posture de défense considérée comme trop statique, et à partir de bases trop éloignées des nouveaux théâtres.

Le gouvernement américain a déjà engagé des consultations, à la fois avec les pays où se trouvent la plupart des bases actuelles, pour lesquels une réduction d'effectifs ou une fermeture sont évidemment des sujets «sensibles» : Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie. Et avec les nouveaux candidats, ceux de la «jeune Europe» - si on reprend le classement «rumsfeldien», c'est à dire la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, la Pologne, la Géorgie , etc... - qui eux, «piaffent» de pouvoir intégrer un système qui leur apporte et le parapluie sécuritaire, et les retombées économiques.

Un plan doit être présenté prochainement au président Bush, prévoyant des stockages de matériels en pré-positionnement, et surtout un glissement d'ouest en est du dispositif, vers les anciens membres du Pacte de Varsovie. Une décision sera prise bientôt, et ce sera le début d'un processus qui prendra en fait des années.

Pour l'heure, le commandement US en Europe est essentiellement basé en Allemagne, avec 80.000 hommes - sur un total de 116.000 actuellement en Europe, c'est à dire presque trois fois moins qu'aux périodes les plus tendues de l'ex-Guerre froide... Mais c'est encore trop. L'Allemagne héberge notamment sur son sol le plus grand hôpital militaire américain à l'étranger, à Landstuhl ; ainsi qu'un noeud aérien capital, à Ramstein : ces deux installations ne devraient pas être trop touchées, sinon par des réductions d'effectifs. Un groupe de travail germano-américain est en voie d'être formé, pour étudier les conditions de fermeture d'une série d'emprises sur le territoire allemand.

Et cela au moment où, à Sofia, à Varsovie, à Bucarest, à Budapest, on s'est poussé du coude, pour fournir à des sous-secrétaires américains à la Défense ou aux Affaires étrangères, qui étaient en tournée le mois dernier, des listes de sites - des bases, polygones de tirs, des quais, des pistes, des champs d'antennes. On rêve, au Pentagone, de disposer ainsi d'installations souples, modulables, avec rotation des personnels sur six mois maximum, sans transfert des familles, de sorte qu'il ne sera pas nécessaire de fournir le confort des bases «à l'ancienne».

par Philippe  Leymarie

[11/01/2004]

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