Chronique Asie
Les chiffres d’ONUSIDA donnent le vertige: un séropositif sur sept dans le monde est indien. Environ 7 millions d’ habitants de l’Asie du Sud et du Sud-Est vivent avec le virus VIH. Pour la seule année 2003, 1,1 million de personnes ont été infectées par ce même virus dans le continent asiatique. L’épidémie se propage avec de fortes hausses en Chine, en Indonésie et au Vietnam. En Asie, la croissance du Sida est la plus rapide de la planète.
La flambée touche particulièrement deux pays limitrophes de la Chine : l’Inde et la Birmanie. L’Inde, après l’Afrique du Sud, compte le plus grand nombre de personnes infectées : 5 millions en 2003. Comme dans d’autres pays asiatiques, les infections y sont d’origine sexuelle ou la conséquence d’injections de drogue en utilisant du matériel non stérile. Dans de nombreux Etats indiens, la transmission du virus VIH par le biais des rapports sexuels entre hommes constitue également un problème inquiétant. Car des études ont montré que ces hommes peuvent avoir aussi des rapports sexuels avec des femmes et les contaminer.
Le cas indien est aggravé par l’ignorance d’une grande partie de la population : les connaissances sur le virus y sont rares et incomplètes. La perception du Sida est particulièrement faible parmi les femmes en milieu rural. Mais, pour la Banque Mondiale, le responsable de cette situation est le gouvernement indien. La Banque, qui a lancé dans cette région divers programmes de lutte anti-sida pour un montant de 380 millions de dollars, se plaint d’un manque de volonté politique pour lutter contre l’épidémie.
En Birmanie, la croissance du Sida est exponentielle. Comme souvent en Asie, ce sont le commerce du sexe et le recours aux drogues injectables qui alimentent l’épidémie dans ce pays, grand producteur de pavot, notamment dans la région du Triangle d’Or, à la frontière de la Chine et du Laos. Malgré l’action des organisations internationales, comme ONUSIDA et l’UNICEF, le Sida progresse chez les femmes et chez les jeunes birmans, au point de devenir une véritable catastrophe sanitaire. Aujourd’hui, la présence de plus en plus forte d’une immigration mafieuse chinoise dans le nord de la Birmanie, l’absence d’une politique de santé publique et le développement de la prostitution en raison de la pauvreté dans les campagnes nourrissent l’une des plus fortes flambées du virus HIV depuis qu’il a fait son apparition dans ce pays.
par Any Bourrier
[07/07/2004]
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