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Chronique Asie

Cachemire : logique de guerre contre logique de paix

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
 En 1999, l’Inde a commencé la construction d’une clôture dans le Cachemire divisé après des années de guerre entre son armée et les combattants séparatistes soutenus par le Pakistan.  Mais les travaux ont  été arrêtés par les échanges de tirs entre les deux rivaux de part et d’autre de la Ligne de contrôle. Tout a changé avec la conclusion d’un cessez-le-feu en novembre dernier. L’Inde a profité de la logique de paix pour achever la construction de la clôture. Désormais, elle  jouera le rôle de  frontière  séparant le Cachemire indien de la province pakistanaise du même nom. Pour Islamabad, qui accuse New Delhi de violer les accords bilatéraux de 1949 et 1972, ce mur est le symbole du retour d’une logique de guerre dans la région.

Il a deux tronçons : le premier court le long des 742 km de la Ligne de contrôle contestée, le deuxième longe les 230 km de frontière sur lesquels l’Inde et le Pakistan sont d’accord. Le mur de séparation est équipé de systèmes d’alarme israéliens et comprend deux rangés de barbelés électrifiés ainsi que des mines.

Le gouvernement indien a justifié la construction de cette frontière permanente en invoquant des impératifs de sécurité. New Delhi accuse Islamabad de laisser les séparatistes gagner le Cachemire indien en proie à  une insurrection musulmane depuis 15 ans. L’Inde et le Pakistan revendiquent chacun l’intégralité du Cachemire depuis l’indépendance de 1947.

Même si le  gouvernement indien assure que la construction de cette barrière est destinée à renforcer la sécurité du Cachemire,  elle vise en fait à renforcer la Ligne de contrôle. L’objectif stratégique de New Delhi est de  faire reconnaître cette ligne comme frontière officielle, laissant deux tiers de la province sous  contrôle indien.

Il est clair que ces barbelés ne sont pas du goût de tout le monde. Pour le ministre des Affaires étrangères du Pakistan «la clôture est source d’incompréhension entre  les deux pays». Moins mesurée, l’organisation de la guérilla islamique Hizbul Mujahedin accuse l’Inde de «tenter de convertir la ligne de contrôle en une frontière permanente». Les villageois cachemiris, notamment ceux qui vivent dans la vallée du Neelum, se plaignent que la barrière ne fasse qu’aggraver  la séparation des familles. Enfin, le dirigeant séparatiste Shabir Shah a été ferme : «Au moment où des murs de la haine comme celui de Berlin ont été abattus, l’Inde élève des barrières pour empêcher des frères de se retrouver» a- t- il protesté.

par Any  Bourrier

[08/07/2004]

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