Chronique Asie
Neuf pays de la région Asie-Pacifique ont actuellement des troupes en Irak ou prévoient d’en envoyer, en dépit de l’opposition de leurs opinions publiques. Cette opposition est forte surtout au Japon, où la popularité du Premier ministre Koizumi a accusé une chute brutale. Une chute qui explique son revers électoral lors des élections sénatoriales de dimanche.
En Australie, l’Irak est devenu un thème majeur dans la perspectives des élections législatives qui vont se tenir en août et novembre : le Premier ministre conservateur John Howard veut laisser les troupes australiennes dans ce pays, alors que l’opposition travailliste a promis de les retirer à la fin de l’année, empochant ainsi de précieux points dans les sondages.
En Thaïlande, des voix se sont récemment élevées pour un retrait anticipé des troupes en raison de l’insécurité croissante. La pression est si forte que le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères a fini par admettre que les soldats pourraient revenir plus tôt que la date prévue du 20 septembre.
En juin, la décapitation d’un otage sud-coréen par des islamistes en Irak avait ravivé les débats sur l’engagement de la Corée du Sud. Ce drame avait alors déchiré l’opinion publique non seulement à Séoul mais aussi dans d’autres pays de l’Asie présents à Bagdad.
Plus de 3000 personnes avaient manifesté alors pour exiger l’abandon du projet de déployer avant le mois d’août 3000 soldats en Irak en renfort de 660 combattants déjà sur place. Ce projet avait été à l’origine de la décapitation de Kim Sun Il, un interprète de 33 ans travaillant pour une société sud-coréenne.
Aujourd’hui, les Philippines sont à leur tour menacées par l’effet négatif de la guerre en Irak. A Manille, les contradictions sur le sort de l’otage Angelo de la Cruz ont suscité des critiques sur la gestion du dossier par la présidente Gloria Arroyo, l’une des plus ferventes alliés des Etats-Unis en Asie du Sud-Est. Certains qualifient même «d’erreur impardonnable» son refus de céder aux exigences des ravisseurs. Comme la mise à mort de l’otage sud-coréen, cette nouvelle affaire renforce le camp des opposants à tout engagement en Irak. Reste à savoir si les dirigeants des neuf pays de la région, qui ont fait preuve d’un suivisme pro-américain en envoyant des renforts au Moyen-Orient, sauront écouter les arguments des pacifistes.
par Any Bourrier
[12/07/2004]
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