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Chronique Asie

Indonésie : les jeux ne sont pas encore faits

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
Malgré la contestation de l’ex-président Gus Dur, exclu du scrutin en raison de son état de santé. Malgré la plainte du général Wiranto, le candidat du Golkar arrivé en troisième position lors du premier tour de la présidentielle. Malgré les protestations, la Cour Constitutionnelle indonésienne a rejeté tous les recours, statuant sur la présence légitime de deux seuls candidats au deuxième tour. La présidente sortante Megawati Sukarnoputri et son ancien ministre de la Sécurité Susilo Bambang Yudhoyono vont donc s’affronter le 20 septembre et le vainqueur sera le premier président indonésien élu par le suffrage direct. Actuellement, selon les sondages publiés à Jakarta, 7 points les séparent puisque la présidente sortante est accréditée de 26 % des intentions de vote et son rival de 33%.

Le grand point d’interrogation reste l’abstention. Va-t-elle progresser et dépasser les 20% du premier tour ? Comment réagiront les électeurs des candidats battus le 5 juillet dernier, voteront-ils ? Les intentions de vote ne sont pas claires, les choix des électeurs indonésiens étant imprévisibles. Mais il est certain que la logique du report des voix est à l’œuvre depuis le premier tour. Megawati la joue à fond : elle a annoncé le 19 Août la constitution d’une Alliance de gouvernement notamment avec l’ancien parti de la dictature de Suharto, le Golkar, longtemps son ennemi. Susilo Bambang Yudhoyono se défend d’une telle logique par respect des électeurs mais son colistier tente de diviser le Golkar en suscitant au sein de ce puissant parti un courant favorable à l’ancien ministre de la sécurité.

L’argument fort de Megawati Sukarnoputri est sa capacité de gouverner. Grâce à son Alliance avec le Golkar, elle disposera d’une confortable  majorité à l’Assemblée, tandis que le parti de son rival ne compte que 8% des sièges. Le risque d’une paralysie des institutions est pris en compte par bon nombre de votants.

A deux semaines du scrutin, les jeux ne sont pas faits et la prudence règne : à deux reprises, en avril et en juillet, on a constaté que l’électeur indonésien est capable de changer d’avis à la dernière minute. Beaucoup dépendra des prestations télévisées des deux candidats, prévues pendant les trois jours de la campagne, qui débute le mardi 14 septembre. Le jeu de la communication semble avantager Susilo Bambang Yudhoyono. Mais l’appareil de l’Etat est entièrement au service de la présidente Megawati Sukarnoputri.


par Any  Bourrier

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