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Chronique Asie

Corée du Nord : le nucléaire encore et toujours

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

La Chine est aujourd’hui le principal médiateur entre la Corée du Nord et le monde extérieur. C’est grâce au gouvernement chinois que les trois séries de négociations multipartites sur la crise nucléaire dans la péninsule coréenne  ont pu se tenir à Pékin depuis août 2003. Cette crise  a commencé suite à la révélation à une délégation américaine en octobre 2002 de la poursuite d’un programme nucléaire clandestin à l’uranium enrichi. Le régime nord-coréen semblait  avoir délibérément choisi alors de recourir à la logique de chantage qui lui avait si bien réussi dans les années 93 et 94, à savoir : la construction de deux réacteurs civils non-proliférants par un consortium international en échange du gel de son programme lui permettant de produire du plutonium.

Parallèlement à cette logique de franchissement de lignes rouges, les Nord-coréens ont manifesté leur disposition à négocier. Ils ont renoncé à leur principale condition mise en avant au début de la crise, c’est à dire,   l’exigence de négociations avec les seuls Etats-Unis au profit de l’acceptation d’un format de discussions multilatérales.

Mais ces bonnes intentions ont fait long feu et les changements d’humeur du régime nord-coréen ont fini par agacer les Chinois, hostiles à une péninsule coréenne nucléarisée. Pékin vient de reconnaître, par la voix du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Kong Quan « qu’il y a des difficultés et qu’elles ne datent pas d’hier ».

Dans sa gestion si particulière de la crise, la Corée du Nord continue à alterner, comme d’habitude, les rodomontades et les phases de détente. L’heure est à l’intransigeance, en attendant le résultat des élections américaines de novembre.

Pour sortir de l’impasse, la Chine va dépêcher dans la capitale nord-coréenne l’un des dix membres permanents du bureau politique du Parti communiste  Li Changchun. Les Chinois disposent d’une arme redoutable pour faire plier Kim Jong Il : la menace de suspendre les livraisons de pétrole et de riz, à l’heure où l’organisation de développement de l’énergie dans la péninsule coréenne, le Kedo, vient d’arrêter son programme de construction d’une usine destinée à  fournir de l’énergie aux Nord-coréens.

Mais  la Corée du Nord ne veut pas changer de stratégie et préfère attendre. Pour faire patienter leurs interlocuteurs, ses dirigeants ont une  bonne excuse : le pays est en deuil après la mort de la troisième épouse de Kim Jong Il, décédée d’un cancer fin août. Depuis, la Corée du Nord s’est repliée sur elle-même.


par Any  Bourrier

[08/09/2004]

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