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Chronique Asie

France-Chine: l’économie d’abord

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Le président Jacques Chirac souhaite que sa troisième visite officielle en Chine ait une forte tonalité économique. Il donne ainsi une réponse positive aux ministres chinois qui se sont succédés récemment à Paris pour lui demander de ne pas limiter les commémorations de l’Année de la France en Chine à des événements culturels. Pékin voudrait que la France participe plus activement à son développement économique en cours avec des projets dans les domaines nucléaire, aéronautique et des transports. La Chine est aujourd’hui une pièce maîtresse sur l’échiquier économique mondial. Mesurée à son PIB, ce pays apparaît désormais comme la sixième puissance économique de la planète, devant l’Italie et juste derrière la France. Il est également le troisième importateur mondial. Les autorités chinoises ont pour objectif de multiplier par quatre le PIB d’ici à 2020. Les projections les moins optimistes de la Banque mondiale prévoient pour ce pays une croissance moyenne de 7% pendant les quinze prochaines années.

L’Elysée reconnaît que «la France dispose de tous les atouts pour réussir sur ce marché qui présente des perspectives de croissance exceptionnelles». Mais Paris privilégiait jusqu’à présent les relations politiques, qualifiées  dans les deux capitales d’«excellentes». Quant aux relations économiques, le président chinois Hu Jintao avait affirmé, lors de sa visite officielle en France au début de l’année,«qu’elles n’étaient pas à la hauteur des relations politiques». En effet, la France se situe loin derrière les Etats-Unis et l’Allemagne, parmi les pays qui investissent en Chine. Un exemple: fin 2001, le stock d’investissement  français en Chine se montait à 2,2 milliards d’euros, soit seulement 0,4% du montant total cumulé des investissements français à l’étranger.

Toutefois, les échanges commerciaux bilatéraux ont progressé de 20%. Ils sont passés de 14,9 milliards d’euros en 2002 à 17,8 milliards  en 2003. Mais comme les importations françaises restent trois fois plus importantes que les exportations, le déficit bilatéral s’est encore creusé pour atteindre 8,7 milliards d’euros en 2003. L’Année de la France en Chine est une bonne occasion pour renverser la tendance. La fascination réciproque entre les deux pays est le fruit d’une longue histoire: déjà au XVIIe siècle, Kangxi, empereur de Chine et Louis XIV avaient initié une coopération culturelle et scientifique entre les deux pays. En ce début de millénaire, c’est l’économie qui est à l’honneur.


par Any  Bourrier

[15/09/2004]

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