Dossier Asie
Le président Jacques Chirac l’a affirmé à Bruxelles : l’embargo européen sur les livraisons d’armes à la Chine doit être levé «dans des conditions que l’Europe et les Etats-Unis devront définir ensemble». Lors du 7e sommet Chine-Union européenne de la Haye, début décembre, Bruxelles avait indiqué ses conditions : pour les Européens, il faut d’abord renforcer le code de conduite de l’Union en matière d’exportations d’armements. Ce code a été adopté le 8 juin 1998, à l’initiative de la Grande-Bretagne et de la France par tous les pays membres. Il conditionne les exportations de l’UE «à la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionales et au respect des droits de l’Homme».
Comme l’Europe, les Etats-Unis conditionnent eux-aussi l’exportation d’armes au respect des droits de l’Homme dans le pays de destination finale de ces armes. Mais les Américains ajoutent un deuxième point : leur préoccupation qu’un transfert de technologie à la Chine changerait l’équilibre des relations entre ce pays et Taiwan, comme l’a affirmé George Bush lors de sa rencontre avec les dirigeants européens à Bruxelles. Washington et Taipei sont liés par un Traité qui oblige les Etats-Unis à assurer la protection de l’île en cas d’attaque chinoise.
La Chine rejette ces arguments en bloc et maintient que la levée de l’embargo est pour elle un geste essentiellement symbolique. Pour Pékin, son importance réside dans l’acceptation du pays en tant que partenaire égal. En d’autres termes, l’accès à un marché important d’armements et de technologies ne serait pas l’objectif principal du gouvernement chinois mais plutôt la reconnaissance par les Européens de son importance grandissante sur la scène internationale, comme l’expliquait l’éditorial du quotidien chinois Huanqiu Shibao début décembre.
La levée de l’embargo permettrait à la Chine d’obtenir deux choses : d’une part, d’acquérir des technologies de pointe pour équiper son armée, sous développée dans ce domaine. Et, d’autre part, elle aurait un effet d’entraînement sur la Russie, le seul fournisseur d’armes à la Chine à l’heure actuelle. Face à la concurrence européenne, Moscou serait obligé de revaloriser le niveau de ses offres en technologie militaire.
Les Chinois s’attendent à ce que les Européens fassent preuve d’ indépendance à l’égard des Américains dans cette affaire. Car il y a des intérêts en jeu : trois pays européens, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, sont d’importants exportateurs d’armement.par Any Bourrier
[24/02/2005]
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