Dossier Asie
Depuis que les talibans ont accentué leurs actions de guérilla en Afghanistan, le gouvernement australien s’est senti investi d’un devoir messianique : faire régner la loi et l’ordre dans ce pays ingouvernable avec «la détermination des pays libres à faire ce qui est juste» comme l’assuré le Premier ministre australien John Howard. L’Australie va donc envoyer un contingent de forces spéciales en Afghanistan comme elle avait déjà fait pour soutenir l’invasion américaine de 2001.
Deux facteurs expliquent cette décision : la pression de Etats-Unis et la certitude du Premier ministre que son pays est menacé par les groupes terroristes de la mouvance al-Qaïda. Cette menace est pour lui une hantise. En effet, depuis les attentats de Bali de 2002, le gouvernement de Canberra est convaincu qu’après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, l’Australie sera la prochaine cible. Il est vrai que les attentats de Bali, qui ont provoqué la mort de centaines de ressortissants australiens, ont laissé le pays dans un profond état de choc. Depuis ce tragique 12 octobre, sa population ne se sent plus en sécurité dans un bout du monde isolé.
L’Australie se voit comme un pays à mi-chemin entre l’Asie et l’Occident. Ses relations avec les pays voisins sont dictées à la fois par sa position géographique et économique et par son poids en tant que principale démocratie de l’Asie. Pendant les deux premier siècles de leur histoire, les Australiens ont cherché à faire abstraction de leur situation géographique pour se consacrer aux liens avec l’Europe et, plus tard, avec les Etats-Unis. Son réveil comme puissance asiatique a sonné dans les années 50, lorsque les mouvements d’indépendance qui ont suivi la décolonisation du Sud-Est asiatique ont fait leur apparition. Canberra a participé activement à la guerre du Vietnam à côté des Etats-Unis. Et s’est engagé ensuite dans le processus de paix au Cambodge, dans le règlement des conflits au Timor Oriental, au Vanatu et aux îles Fidji. Bref, peu à peu l’Australie s’est installée dans le rôle ambigu de gendarme de l’ Asie.
Aujourd’hui, c’est en tant que représentant des intérêts occidentaux en Afghanistan que ce pays retourne sur le théâtre de la lutte contre les talibans. Au risque de déplaire aux deux puissants pays musulmans de la région et partenaires commerciaux qui sont l’Indonésie et la Malaisie. Au risque enfin de compromettre son intégration dans une Asie dont la géopolitique se recompose chaque jour davantage au bénéfice de la Chine.
par Any Bourrier
[14/07/2005]
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