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Chronique armée-défense

Elections sous parapluie militaire en Afghanistan

Les élections législatives, aujourd'hui, en Afghanistan, se déroulent sous protection militaire internationale : 30 000 hommes, appartenant à près de 40 armées… Un sacré patchwork !  A commencer  par la chaîne de commandement qui est - au minimum - double.

Exemple - que relatait il y a quelques jours un confrère du journal  Le Monde qui, a pu se rendre sur place : les pilotes des Mirage français, qui opèrent en couverture sur l'Afghanistan, à partir de leur base de Douchanbé, au Tajikistan voisin,  peuvent avoir à décoller le matin à la demande  de la Force d'assistance à la sécurité (ISAF) – 10 000 hommes au total, actuellement sous la responsabilité d'un état-major de l'OTAN, -  et cela dans le cadre de la «préservation de la paix», ce qui suppose une «démonstration mesurée de force» - en gros de l'observation, de la dissuasion, de la prévention - style dégagement d'itinéraires ou escorte de convois.

Mais ces appareils peuvent tout aussi bien être déroutés en plein vol sur un autre objectif, au titre de l'opération Enduring Freedom («liberté immuable»), 3 000 hommes, sous commandement américain, et dont l'objectif est de poursuivre la guerre contre Al Qaïda et les anciens «Taliban» : et là, il s'agit de repérer les groupes, les caches d'armes, les grottes, et à l'occasion de les bombarder.

Cette situation un peu «schizophrène» est d'ailleurs celle de toute la participation française à la sécurisation de l'Afghanistan. Paris est le 4e plus gros contributeur en troupes - sur un total de 37 armées du monde ! - avec  un contingent important au sein de ISAF, notamment dans la région de Kaboul (dont les Français ont d'ailleurs proposé récemment pour cette raison de prendre le commandement). Mais aussi un rôle dans la formation des officiers et sous-officiers afghans, et de conseil auprès de l'état-major, par exemple pour la lutte anti-drogue. Et surtout,  l'intégration  dans la zone Est, le long de la frontière pakistanaise, de 200 hommes des forces spéciales françaises, sous commandement américain,  donc,  au titre de l'antiterrorisme et de la traque des amis de Ben Laden. Donc, là aussi, deux missions, deux commandements, deux  logiques.

On retrouve d'ailleurs ce «grand écart» gouvernemental, comme l'a montré la réunion à Berlin cette semaine des ministres de la défense de l'OTAN, où l'on a évoqué la question de l'extension de la mission et de la zone d'intervention de l'ISAF. Pour  les Américains, il faut en profiter pour placer le tout sous commandement OTAN - c'est à dire, dans les faits, américain - puisque l'OTAN, c'est eux ; et que  les «gendarmes en chef» ,au Moyen Orient et en Asie centrale, c'est eux aussi.

Les Britanniques, comme d'habitude, acceptent de fortes «synergies» avec leur cousin ou neveu américain. Mais, pour la majorité des Européens, s'il y a  effectivement «un seul toit», dans cette couverture militaire du  régime afghan, il y a au moins «deux piliers», comme dit le ministre allemand. Et pas question que l'ISAF, «force de construction de la paix», soit «entraînée dans une guerre contre le terrorisme», pour laquelle d'ailleurs elle n'est ni conçue, ni encadrée, ni équipée. «Deux missions, deux vocations, deux fonctions différentes», résume la ministre française, pour qui le contingent d'intervention de l'OTAN - dont l'armée française est un des principaux pourvoyeurs - ne doit pas servir à «boucher les trous» un peu partout, et de plus en plus loin de l'Europe.

Si les débats dits «informels» à Berlin n'ont pas manqué d'âpreté, c'est  aussi parce que les militaires américains, toujours à «flux tendu» en Irak - pour ne pas parler de leurs  nombreux autres engagements - cherchent à retirer d'Afghanistan 4 000 de leurs hommes, l'équivalent d'une brigade, mais voudraient bien être remplacés là-bas - et même au delà !



par Philippe  Leymarie

[18/09/2005]

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