Dossier Asie
Certains ont affirmé un peu vite que la deuxième série d’attentats de Bali porte la marque de la Jemaah Islamiyah. Mais l’ombre sinistre de cette organisation terroriste ne plane pas sur cette nouvelle tragédie qui frappe l’île des dieux. Car la nébuleuse soupçonnée d’être le bras d’Al Qaïda dans le Sud-est asiatique est en perte de vitesse et son influence en Indonésie a beaucoup diminué ces derniers temps.
Après les premiers attentats de Bali en 2002 et de Djakarta les deux années suivantes la Jemaah a été laminée. Elle est aujourd’hui très affaiblie pour deux raisons : d’une part, ses dirigeants ont été neutralisés par les vagues d’arrestation de la police qui ont suivi les précédents carnages. Et, d’autre part, une bonne partie des militants ne sont plus favorables aux attentats anti-occidentaux et refusent de participer à ce type d’action. Pour eux, s’attaquer à des cibles occidentales est trop risqué parce que le système répressif, mis en place à l’époque où le président Susilo Bambang Yudhoyono était à la tête de la sécurité intérieure, a prouvé son efficacité. Cette répression risque, à terme, de fragiliser leur combat.
L’affaiblissement de la Jemaah Islamiyah a été suivi d’un éclatement de la nébuleuse en plusieurs groupes radicaux. Celui qui s’est reconstitué autour d’Azahari Husin et Noordin Mohammad Top, deux activistes malaisiens, anciens dirigeants de la Jemaah Islamiyah, est sans doute à l’origine des attentats perpétrés à Kuta Beach et à Jimbaran samedi. Azahari, un technicien redoutable, est soupçonné d’avoir mis au point les bombes utilisées à Bali en octobre 2002 et contre l’hôtel Marriott de Djakarta l’an dernier. Son complice Noordin Mohammad Top est à la fois le stratège capable de planifier des attaques et le financier de cette mouvance.
Selon la directrice d’International Crisis Group de Djakarta Sydney Jones, «il semblerait que les deux hommes aient réussi à reconstituer un réseau avec des jeunes recrues issues du mouvement du Darul Islam». A ses yeux, «le danger ne vient plus d’une organisation bien structurée comme la Jemaah Islamiyah mais d’une multitude de petites structures isolées et autonomes». Son analyse a été confirmée en quelque sorte par les déclarations du général Ansyaad Mbai, le chef de la lutte anti-terroriste en Indonésie. Il a accusé Azahari Husin et Noordin Muhammad Top d’avoir joué un rôle essentiel dans les trois attentats qui, pour la deuxième fois, ont provoqué la mort et la désolation dans l’île de Bali.
par Any Bourrier
[03/10/2005]
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