Le protocole de Kyoto, les Etats-Unis et le Japon

George Bush a choisi l’ancienne ville impériale japonaise de Kyoto comme point de départ de sa tournée dans quatre grands pays d’Asie. Ce choix n’est pas innocent. Le président américain a été durement critiqué aux Etats-Unis en raison de l’imprévoyance de son administration lors de la catastrophe climatique qui a frappé le sud des Etats-Unis, particulièrement La Nouvelle-Orléans.

A Kyoto, la ville japonaise qui a donné son nom au Traité international sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il pourrait annoncer un revirement de la position de son pays sur cette question, comme le prévoit le chercheur Jean-Marie Buissou, spécialiste du Japon : «En ce qui concerne le Protocole de Kyoto, les positions très intransigeantes de George Bush et de ses sponsors dans le monde des affaires aux Etats-Unis même se heurtent à des résistances de plus en plus affirmées. Et de plus en plus, les communautés locales américaines veulent le ratifier et mettent ses dispositifs en application sur les territoires sur lesquels elles ont une compétence. Le grand typhon sur La Nouvelle-Orléans n’a rien arrangé puisque à ce moment-là, il a été à nouveau question de la responsabilité du réchauffement de la planète dans la catastrophe. On peut se demander s’il n’y aura pas une ouverture de la position de George Bush qu’il pourrait annoncer à Kyoto. Ou alors un discours apaisant sur ce sujet à l’heure où le président américain est sur la défensive.»

Les Etats-Unis, qui sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la planète, refusent de ratifier le Traité de Kyoto parce que son application freinerait leur croissance économique. Reste à savoir si l’effet de Katrina sera plus fort que la pression des groupes qui cherchent à empêcher le gouvernement américain de ratifier le Traité.

Au Japon, outre de nouvelles propositions sur l’environnement, le président américain traitera d’autres sujets comme la démocratie et les droits de l’homme. Mais l’essentiel de cette tournée en Asie devrait être consacré aux échanges commerciaux, à la libéralisation du commerce, avant la réunion cruciale de l’OMC à Hong Kong en décembre, ainsi qu’à la lutte contre la grippe aviaire.

Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi a promis d’intervenir auprès de son allié américain pour qu’il adhère au Protocole de Kyoto, entré en vigueur le 16 février 2005 après avoir été ratifié par 141 pays.

par Any  Bourrier

[15/11/2005]