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Dossier Asie

La jeune démocratie du Timor-Oriental en danger

Any Bourrier(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Au Timor-Oriental, les émeutes se succèdent et ne se ressemblent pas. Fin avril, des troubles avaient éclaté au cours d’une manifestation de soutien à 600 soldats révoqués après avoir déserté. Ils avaient dénoncé leurs conditions de travail misérables et l’absence de promotions avant de se réfugier dans les montagnes.

Cette semaine, les troubles ont repris à Gleno, ville située à une trentaine de kilomètres de Dili, la capitale. Ce n’est plus l’armée qui se trouve à l’origine de ces nouvelles émeutes mais la police. En effet, un membre de la force d’intervention rapide de la police a été poignardé à mort dans des affrontements qui ont suivi le déploiement de cette unité.

Après ces émeutes, le ministre timorais du Développement Abel Ximenes a annoncé sa démission. Et le Premier ministre Mari Alkatiri a évoqué l’hypothèse d’une tentative de coup d’Etat contre son gouvernement. « L’objectif des émeutiers est de bloquer le fonctionnement des institutions démocratiques », a-t-il affirmé, tout en assurant que la situation est désormais sous contrôle.

Le contentieux entre l’armée et la police du Timor-Oriental menace la stabilité de ce jeune pays, le plus pauvre de l’Asie, avec 41% de sa population vivant en-dessous du seuil de pauvreté et un indice de développement humain parmi les plus faibles du monde. Il est vrai que les conditions de travail des soldats et des policiers sont misérables et l’absence de promotions rend amers tous ceux qui se sont battus au sein de la guérilla pour l’indépendance du territoire.

En fait, le Timor-Oriental a du mal à résister au choc économique de l’indépendance. Après le départ de la mission de paix et de reconstruction des Nations unies, il y a trois ans, la communauté internationale a oublié ce petit pays. Sans l’aide promise par les pays donateurs, l’activité économique peine à démarrer. Le chômage, un mal endémique, atteint actuellement 60% de la population active.

Le désœuvrement, la pauvreté et la colère contre le premier gouvernement élu du dernier pays à adhérer aux Nations unies sont à l’origine des troubles qui secouent Dili actuellement. Ces violences sont les pires à survenir dans le petit Etat depuis la répression par les forces indonésiennes d’un référendum pro-indépendance en août 1999.



par Any  Bourrier

[10/05/2006]

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