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Dossier Asie

La Chine, un vendeur d’armes irresponsable

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

«La Chine respecte strictement les conventions internationales et ses obligations envers les traités et organismes internationaux», a déclaré ce lundi à Pékin le vice-ministre chinois des Affaires étrangères. Il réagissait ainsi  à l’accablant constat de l’organisation humanitaire Amnesty International, qui vient de publier un rapport sur les exportations d’armes chinoises. Selon Amnesty, «La Chine apparaît de plus en plus comme l’un des principaux pays exportateurs d’armes, l’un des plus discrets et des plus irresponsables».

Le rapport montre aussi comment des armes chinoises ont contribué à entretenir des conflits et des violations des droits de l’homme dans le monde. Amnesty cite plusieurs pays émergeants d’Afrique et d’Asie. Parmi eux, le Soudan, le Népal et la Birmanie.

Amnesty International explique pourquoi l’Empire du milieu est aujourd’hui le 4e exportateur mondial d’armes. Ces exportations, qui rapportent environ un milliard de dollars par an à la Chine, sont souvent des échanges d’armements contre des matières premières destinées à alimenter la croissance économique chinoise. Toutefois, souligne le rapport, «ce commerce ne se fait pas au grand jour car Pékin ne publie aucune information sur ses transferts d’armements à l’étranger et n’a soumis aucune donnée au registre des armes classiques des Nations Unies au cours des huit dernières années». Par ailleurs, la Chine est la seule grande puissance à exporter des armes sans avoir signé aucun des accords multilatéraux destinés à empêcher l’exportation d’armes capables d’être utilisées dans des cas de  violations des droits de l’Homme, comme le note Helen Hughes, chargée de recherches auprès d’Amnesty.

De nombreux exemples d’exportations d’ armement qualifiés «d’irresponsables» par l’organisation, illustrent son rapport. Parmi eux, l’envoi régulier d’équipements militaires destinés à l’armée birmane, des contrats de fourniture de près de 25 000 fusils et 18 000 grenades pour les forces de sécurité népalaises et 200 camions militaires envoyés au Soudan en août 2005, en dépit d’un embargo américain sur les ventes d’armes à destination de ce pays.

Amnesty conclue que «tant que la Chine continue d’autoriser les livraisons d’armes aux auteurs de violations flagrantes des droits de l’homme, la communauté internationale se doit de renforcer le contrôle sur le transfert de technologie à double usage à ce pays». Une conclusion qui va sans doute renforcer le camp de ceux qui s’opposent à la levée de l’embargo sur la vente de matériel militaire à destination de la Chine.

par Any  Bourrier

[12/06/2006]

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