Macao patrimoine mondial de l’Unesco

Any Bourrier
(Photo: RFI)

Macao fête avec faste la décision de l’Unesco de l’inscrire au patrimoine culturel de l’humanité. L’année 2006 a été baptisée l’année du patrimoine dans l’ancien comptoir portugais rétrocédé à la Chine en 1999. Il est vrai que ce port marchand a été doté d’un patrimoine d’une grande richesse. Premier point d’ancrage européen en Extrême-Orient, son importance stratégique a favorisé non seulement le commerce international mais aussi le métissage ethnique et culturel.

Aujourd’hui, Macao perpétue l’héritage des Portugais, des Chinois, des Néerlandais, des Maures, des Espagnols et des Britanniques qui ont marqué de leur sceau son territoire bigarré. La ville est devenue l’emblème de la fusion unique des influences esthétiques, culturelles et architecturales de l’Orient et de l’Occident.

L’Unesco a voulu reconnaître cette spécificité de Macao, en choisissant deux zones principales pour  intégrer le patrimoine de l’humanité : la première est le quartier central historique et sa principale artère, la rua Direita, qui va de l’ancien port chinois au sud à l’ancienne ville chrétienne au nord. Les places, les théâtres, les églises, les maisons des mandarins et la luxueuse bibliothèque de Sir Robert Ho Tung, construite en 1894 et riche d’une collection de livres rares, se trouvent dans ce quartier. Un peu plus au nord, le jardin de Camões, où repose la dépouille du grand poète portugais, a été lui aussi classé par l’Unesco. La seconde partie de la ville inscrite à l’héritage mondial se situe à l’est et comprend le mont Guia, sa chapelle et son phare, le plus vieux phare de la mer de Chine du sud.

Mais l’année du patrimoine n’est pas la seule initiative des autorités de Macao pour changer son image «d’enfer des jeux». Une politique de modernisation et de développement économique a été mise en œuvre depuis sa rétrocession à la Chine, mettant l’accent sur le tourisme et les affaires plutôt que sur les casinos afin de rendre ce port mythique plus fréquentable. Parallèlement, le gouvernement macanais a mis en place un programme d’investissements sociaux et urbains visant à accompagner cette mutation : des routes, un hôpital pour les maladies infectieuses et un grand pont liant Hong Kong, Macao et Zuhai. Ces projets ont l’ambition de rendre encore plus belle la ville dont le simple nom est un tremplin pour l’imagination.

par Any  Bourrier

[11/09/2006]