Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Recherche

Les insectes pourraient bientôt remplacer les souris en laboratoire

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 15/09/2009 Dernière mise à jour le 15/09/2009 à 15:38 TU

Papillon de nuit typiqueCreative Commons Attribution ShareAlike 3.0

Papillon de nuit typique
Creative Commons Attribution ShareAlike 3.0

Selon les déclarations de chercheurs irlandais devant la Société de microbiologie générale (SGM), les papillons de nuit, chenilles ou drosophiles pourraient bientôt remplacer les millions de souris utilisées chaque année pour les tests médicaux en laboratoire, rapportent des chercheurs. Des biologistes ont en effet découvert que certaines cellules essentielles des mammifères et des insectes réagissaient de la même manière en cas d'infection et produisaient les mêmes réactions pour y faire face. Ces conclusions pourraient permettre à l'industrie pharmaceutique de se passer de 80% des rongeurs aujourd'hui utilisés en laboratoire et d'économiser énormément de temps et d'argent.

« Utiliser des larves d' insectes pour les tests initiaux de nouveaux médicaments et passer à des souris pour confirmer les résultats est désormais une pratique établie », a déclaré Kevin Kavanagh, biologiste de l'Université nationale d'Irlande à Edimbourg. « Cette méthode de test est plus rapide car les insectes produisent des résultats en 48 heures, tandis que les tests avec des souris prennent généralement quatre à six semaines, a-t-il expliqué, ajoutant : Et c'est aussi bien moins cher ».

Kevin Kavanagh et ses collègues ont découvert que les polynucléaires neutrophiles, c'est-à-dire un type de globules blancs du système immunitaire des mammifères, et les hématocytes, qui jouent un rôle similaire chez les insectes, ont la même réaction en cas d'infection microbienne. Ces deux types de cellules produisent des protéines semblables, qui migrent à la surface de la cellule pour combattre les microbes. Elles ingèrent ensuite le corps étranger et sécrètent des enzymes pour le détruire.

Un système immunitaire très proche

« Nous avons utilisé des insectes en lieu et place des mammifères pour mesurer le caractère pathogène d'une bactérie ou d'un champignon et nous avons constaté une très forte corrélation des résultats », a déclaré le chercheur lors d'une interview téléphonique. « La raison en est (...) que le système immunitaire naturel des mammifères est similaire à celui des insectes à près de 90% ». Pour Kavanagh, cela constitue une preuve que les drosophiles, les papillons de nuit et les chenilles pourraient être utilisés pour tester de nouveaux traitements antimicrobiens ou déterminer la virulence d'agents pathogènes fongiques.

Et les chenilles coûtent moins cher que les souris ! 

Près de 85% des mammifères utilisés lors d'expériences sont des rongeurs - majoritairement des souris -, en raison de leur petite taille et de leur rapidité à se reproduire, permettant de les étudier sur plusieurs générations. Mais « l'élevage de souris de laboratoire peut coûter entre 50 et 100 euros par rongeur, alors qu'une chenille, par exemple, coûterait entre 10 et 25 centimes », note Kavanagh.