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Chronique Asie

Singapour, la citadelle assiégée

Cité jardin plantée de gratte-ciels, Singapour offre l'image de la réussite economique. Premier port de conteneurs du monde, royaume des services, avant-poste des technologies de l'information, Singapour se vit paradoxalement comme une citadelle assiégée. C'est une ville chinoise, isolée au milieu du monde musulman malais.

Libérée de la tutelle britannique, Singapour avait choisi en 1962 de rejoindre la Federation de Malaisie, sa voisine, Et à en croire l'histoire officielle, elle ne s'en est pas separée de son plein gré en 1965 pour proclamer l'indépendence. Elle en a été expulsée.

Depuis lors, ce minuscule confetti, réduit à la superficie de son port, de ses terrains de golf et de sa ville, s'est érigé en citadelle imprenable. Sous ses airs bien tranquilles, il abrite la plus importante armee d'Asie du Sud-Est. Et il compense son infériorité numérique par sa puissance technologique. Sur ce plan, Singapour est en Asie du Sud-Est l'équivalent de l'Etat d'Israël au Proche-Orient. D'ailleurs, les deux pays sont liés de longue date par une coopération militaire.

Comme les Israéliens, les hommes singapouriens, qu'ils soient d'origine chinoise ou qu'ils appartiennent aux petites minorités malaise ou indienne, sont soumis à un entraînement militaire intensif: deux ans de service militaire obligatoire suivis, jusqu'à l'age de 40 ans, de périodes de réserve qui peuvent atteindre quarante jours par an.

Le sentiment d'insécurité des Singapouriens ne s'est pas dissipé pour autant. Plus que l'hostilité de la Malaisie ou de l'Indonesie, ils redoutent désormais des menaces plus diffuses, telles que le terrorisme, la piraterie qui sévit dans le Détroit de Malacca, à quelques encâblures du port, ou la montée de l'extrémisme musulman.
A cet égard, l'enlèvement d'otages étrangers en Malaisie par un groupe islamiste du sud des Philippines a sonné comme un avertissement.
Voilà pourquoi Singapour s'equipe à tour de bras: frégates furtives françaises, sous-marins, hélicopteres. Il va renouveler aussi ses avions de chasse.

Trop petit, Singapour entraine ses pilotes au sud-ouest de la France sur la base militaire de Cazeaux, près de Bordeaux.
Trop vulnérable, il accueillera bientôt les porte-avions nucléaires des Etats-Unis dans leur nouvelle base navale de Changi.
Dans ce pays dont la survie, vous dit-on, n'est pas assurée, la présence des étrangers est un gage de sécurité.

par Hélène  Mendes Da Costa

[28/11/2000]

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