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Chronique Asie

Corée du Nord : l’opposition s’organise

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
Après six années passées en résidence surveillée à Séoul, Hwang Jang Yop a pu se rendre aux Etats-Unis. A Washington, il a rencontré des parlementaires, des représentants des organisations de défense de droits de l’homme et des hommes politique.

Hwang Jang Yop n’avait aucun message particulier à livrer au public américain. Sa seule présence suffisait : elle témoignait du courage de cet homme âgé de 80 ans qui a joué un rôle décisif dans l’histoire de la Corée du Nord depuis les années 50.

En effet, il était l’un des dirigeants les plus puissants de ce pays. Son rôle était double : Hwang Jang Yop était aussi bien le patron de l’idéologie que le mentor de Kim Jong Il. C’est lui qui a crée le Juché, une idéologie qui a corseté le peuple nord-coréen dans un système de pensée rigide, basé sur l’autosuffisance, l’autodéfense et l’indépendance nationale.

Sa défection a surpris le monde entier. En 1997, il a quitté la Corée du Nord pour s’exiler à Séoul. Cet homme austère a ainsi condamné sa famille à payer un prix élevé pour son départ : sa femme et l’une de ses filles se sont suicidées. Ses deux fils sont devenus des esclaves dans un camp de travail forcé.

Hwang Jang Yop a travaillé pour les dictateurs nord-coréens, Kim Il Sung et Kim Jong Il pendant 40 ans. Mais une fois en exil, il s’est engagé à combattre la dynastie rouge qu’il a contribué à fonder. A ses yeux, le régime de Kim Jong Il est dangereux. Il faut donc le détruire. Son message aux membres du Congrès américains a été très clair : «Je m’oppose à toute politique dont le résultat serait le maintien d’une dictature en Corée du Nord», a – t- il déclaré. A ses yeux, les Etats-Unis ont le devoir de former une coalition avec la Corée du Sud et le Japon «pour abattre la dictature qui réprime la Corée du Nord. Aucune solution de compromis n’est acceptable.» a-t-il dit.

Mais les bonnes intentions du transfuge nord-coréen n’ont pas trouvé un écho favorable à la Maison Blanche. Quelques jours avant son arrivée à Washington, le président George Bush avait proposé à Pyongyang un accord destiné à assurer la sécurité de la Corée du Nord en échange du démantèlement de son programme nucléaire militaire. Même si les sénateurs de la Commission des relations extérieures du congrès américain et l’administration Bush sont curieux de savoir ce que le plus connu des transfuges nord-coréen pourrait leur dire, il n’est pas certain qu’ils l’aient écouté d’une oreille attentive. Malgré sa renommé et son influence, le message de Hwang Jang Yop risque de faire long feu au moment où la Maison Blanche a choisi la prudence car elle veut surtout éviter un conflit majeur dans la région.

par Any  Bourrier

[03/11/2003]

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