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Chronique Asie

Dalaï Lama et Jean Paul II : la reprise du dialogue

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
Ce n’est pas la première fois que le chef spirituel des Tibétains rencontre le Pape. Ils se sont serrés la main lors d’un grand rassemblement organisé en 1986 à l’initiative de Jean-Paul II en Italie. Ce rassemblement avait réuni plus de 200 responsables confessionnels du monde entier pour un dialogue inter-religions à la demande du souverain pontife.

Même si les bonnes relations entre les deux hommes n’ont jamais été interrompues, elles ont été malmenées par une polémique. Cette polémique a éclaté à cause de quelques paragraphes, maladroitement rédigés par le Pape, dans un livre intitulé Entrez dans l’espérance. Pour tenter de désarmer l’attraction qu’il exerce en Occident, Jean-Paul II avait qualifié le bouddhisme de «sotériologie», c’est-à-dire, une religion nihiliste et sans espoir. Le bouddhisme, expliquait-il, «est une forme de refus de la transcendance divine et de la Création.»

Dans la communauté bouddhiste mondiale, ces déclarations avaient surpris et choqué. Des excuses avaient été exigées de l’Eglise Catholique. Et la visite du Pape au Sri Lanka en janvier 1995 avait été boycottée par les Bouddhistes. A Colombo, en prononçant son homélie, Jean-Paul II avait fait amende honorable : «L’ Eglise Catholique ne rejette rien de ce qui est vrai dans les autres religions», avait-t-il dit.

Aujourd’hui, la polémique est oubliée. Pour le chef spirituel des Tibétains, cette rencontre au Vatican est surtout symbolique : le Pape est un modèle car il s’est engagé pour la paix, contre le totalitarisme à l’époque du communisme. Le chef spirituel des Tibétains voudrait représenter pour la Chine ce que Jean-Paul II a été pour l’Union Soviétique, c’est-à-dire, un homme capable de faire tomber un régime totalitaire grâce à sa spiritualité.

Le Dalaï Lama et le Pape ont également un problème commun à régler : celui de la répression religieuse en Chine. Dans leur volonté d’avoir le contrôle total sur la pratique religieuse, les autorités de Pékin ont favorisé la création d’églises officielles. L’église catholique souterraine, reconnue par le Vatican, n’est pas acceptée par le régime. Au Tibet, le Panchen Lama désigné par le Dalaï Lama a été arrêté et remplacé par un jeune homme choisi pour être à la tête d’un bouddhisme officiel soutenu et manipulé par le gouvernement chinois.

par Any  Bourrier

[27/11/2003]

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