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Chronique Asie

Corée du Nord, le pire est à craindre

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
Depuis sept ans, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies fournit de l’aide alimentaire à un tiers de la population nord-coréenne. Environ 7 millions de personnes reçoivent quotidiennement des colis contenant des céréales, du lait et des légumes. Cet aide est destinée en priorité aux personnes âgées, aux nouveaux-nés et aux femmes enceintes. Elle est indispensable pour la survie d’une partie importante des 22 millions d’habitants de ce pays, fragilisés par la famine qui a frappé la Corée du Nord dans les années 96 et 97.

Pour l’année qui vient de commencer, les besoins du PAM s’élèvent à environ 450 000 tonnes de produits alimentaires. Or, le chantage à l’arme nucléaire que Pyongyang exerce actuellement sur les pays donateurs, notamment le Japon et la Corée du sud, a stoppé l’aide. Les donateurs avaient promis 140 000 tonnes pour 2004, une goutte d’eau par rapport aux besoins des nord-coréens. Il n’est pas sur qu’ils tiennent leur promesse.

La situation est d’autant plus grave que l’économie nord-coréenne se dégrade à toute vitesse. Depuis huit ans, la croissance économique est négative et l’inflation serait supérieure à 400%. L’appauvrissement de la population est réel : aujourd’hui, le revenu annuel par habitant est évalué à 500 dollars. Un ouvrier nord-coréen dépense trois mois de salaire pour acheter une paire de bottes. Et la Corée du nord est le seul pays au monde où l’espérance de vie a diminué de huit ans. Par ailleurs, les réformes introduites fin 2002, notamment la création de marchés libres, n’ont pas profité à la population. Ce sont les serviteurs zélés de la dynastie rouge actuellement au pouvoir qui ont tiré profit de cette timide ouverture.

La conférence à six sur le nucléaire, qui doit se tenir fin février à Pékin, représente le dernier espoir de redresser la situation. Si le régime nord-coréen faisait preuve de bonne volonté et le climat politique s’améliorait, il est certain que les donateurs d’aide alimentaire pourraient être beaucoup plus généreux. Encore faut il que le régime cesse d’utiliser cette aide pour renforcer son contrôle politique et économique sur des dizaines de millions d’affamés. On sait par exemple qu’une partie de l’aide est détournée pour satisfaire la première des trois catégories de citoyens établies par le système : les fidèles, les moyennement fidèles et les suspects, c’est à dire la majorité de la population. Une majorité condamnée à mourir de faim dans le dernier zoo stalinien du monde.

par Any  Bourrier

[11/02/2004]

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