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Chronique Asie

La Corée du Nord, un Etat narcotrafiquant

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
Les experts estiment que les drogues fabriquées dans les usines nord-coréennes couvrent à elles seules 40% des besoins du Japon et de la Corée du Sud en opium, en héroïne et en amphétamines. Le mécanisme de ce trafic est relativement simple: les stupéfiants arrivent sur ces deux marchés en passant par la Chine. Car ils sont produits pour la plupart dans les provinces frontalières, comme la région autonome de Yanbian. Ils prennent ensuite la voie du fleuve Tumen, qui longe la frontière.
Tantôt ce sont les Chinois qui traversent la rivière Tumen, tantôt ce sont les Nord-coréens qui se rendent en Chine avec la marchandise. Les rendez-vous sont fixés au moyen de téléphones portables.
Le commerce de la drogue est devenu une véritable industrie en Corée du Nord depuis une dizaine d’années. Ne pouvant plus faire appel au système de troc avec l’Union Soviétique après la chute du mur de Berlin, le régime de Pyongyang a eu vite besoin de devises pour payer ses importations. Il a donc développé la culture du pavot dans les zones abandonnées du nord du pays, d’où les récoltes sont transportées vers des usines pharmaceutiques de Chongjin et de Nanam.

Selon des experts sud-coréens, une tonne d’héroïne et une tonne de métamphétamines y sont fabriquées chaque mois. Leur vente est ensuite assurée par les compagnies Changsaen et Roksan, gérées par l’armée nord-coréenne.
Toutefois, comme la loi chinoise, qui prévoit la peine de mort pour la fabrication, le transport et la vente de drogue, a été récemment renforcée dans le sens d’une plus grande répression, la voie maritime est de plus en plus prisée. L’arraisonnement de bateaux nord-coréen dans les eaux japonaises et australiennes ces derniers mois en est la preuve.
Les produits finis sont d’abord envoyés vers les ports de Chongjin et de Wonsan, dans la côté Est pour être expédiés vers le port de Niigata, au Japon. Ou alors vers le port de Nampo, sur la côté Ouest, à destination de l’Asie du Sud-Est ou de Shanghai.
Même si le trafic de stupéfiants auquel se livre la Corée du Nord n’est plus vraiment un secret depuis longtemps, la communauté internationale n’ a réagi que très récemment, mettant en place une coalition pour intercepter les bateaux et les avions nord-coréens en haute mer et dans l’espace aérien international. Le projet pour contenir ces trafics s’appelle l’Initiative sur la sécurité. Il n’a été formalisé que le mois dernier par onze pays à Madrid. Son objectif est de bloquer le trafic de drogue et le transport d’armes nucléaire, chimiques et biologiques. A terme, il vise à créer une nouvelle législation internationale destinée à interdire les trafics dont sont accusés les pays labellisés «Etats-voyous» par les Etats-Unis.

par Any  Bourrier

[03/02/2004]

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