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Télécommunications

Mobile haut débit: an 1

Les opérateurs de télécommunications lancent leurs premières offres commerciales de téléphonie mobile de troisième génération. Après SFR début février, c’est au tour d’Orange de présenter son calendrier de déploiement de l’UMTS en France et en Grande-Bretagne. Ce service pourrait en appeler beaucoup d’autres, l’allemand T-Mobile, Telecom Italia ou l’espagnol Telefonica annoncent des offres similaires pour les prochains mois.
Avoir grevé leurs budgets pour acquérir les licences de téléphonie mobile de troisième génération, les industriels de l’UMTS entrent dans le vif du sujet. L’opérateur Orange a choisi cette semaine, le Congrès mondial 3GSM, le rendez-vous annuel du secteur, pour donner le coup d’envoi à ses services UMTS en France et en Grande-Bretagne. Le lancement commercial devrait démarrer au second semestre 2004 avec à la fin de l’année plus de vingt villes en France et dix villes en Grande-Bretagne.

Dans les mois à venir, Orange lancera ses services UMTS à destination des particuliers et des entreprises : visiophonie, contenus vidéo, bibliothèque multimédia. Sur la question stratégique des tarifs, le groupe a donné très peu d’informations, il a juste laissé entendre qu’il y aurait différents modes de tarifications selon les services : forfait vidéo, offre mixte UMTS/Wi-Fi (internet sans fil dans les lieux publics). Depuis cette semaine, quelque 4000 utilisateurs habitant Lille, Toulouse et Cannes testent des services UMTS. Les réseaux sont fournis par Alcatel, Nokia et Nortel, les terminaux par le coréen LG et l’américain Motorola. Pour déployer cette stratégie, le président du groupe, Thierry Breton, a dévoilé un vaste plan de financement: un investissement de 3 milliards d’euros d’ici la fin de la décennie.

Des terminaux trop chers

Il y a deux semaines, le numéro deux français SFR (Vivendi Universal) a annoncé le lancement de services UMTS dans dix villes françaises à partir de novembre 2004, sans précisions sur la tarification et très peu sur les terminaux. Pour sa part, Bouygues Télécom, le troisième opérateur de téléphonie mobile en France, très prudent, devrait attendre 2006 pour se lancer dans l’UMTS.

Bouygues Télécom a choisi pour le moment de développer une solution intermédiaire moins puissante et moins coûteuse : l’Edge (Enhanced Data rate for GSM Evolution) pour commercialiser en France des services multimedia mobiles. L’Edge -téléphonie type 2,5G- fournit un débit moyen de 120 kbps contre 9,6 pour le GSM. Pour déployer la téléphonie 3G dans les zones peu denses, Orange a également indiqué qu’il aura recours à la technologie Edge.

Une véritable ruée vers l’or ou chacun tente de s’approprier des parts de marché. Les leaders étrangers du mobile sont également dans les starting-blocks. Le Japon et la Corée du Sud se sont lancés dans les services de téléphonie 3G depuis deux ou trois ans. En Europe, l’allemand T-Mobile, Telecom Italia et l’espagnol Telefonica vont tenter l’aventure dans les prochains mois. Pour leur part, les Etats-Unis sont très à la traîne dans ce marché pourtant stratégique. Les experts estiment à 5 millions, le nombre d’abonnés à la 3G d'ici la fin de
l'année. Selon eux, il s'agira d'un marché de masse avec 40 millions d'abonnés en 2005 et franchissant le cap des 100 millions d'utilisateurs en 2006.

D’ici quatre à cinq ans, les opérateurs nous promettent que près de la moitié des applications fournies par le téléphone 3G seront des services non-voix (paiement bancaire, duplication de données sur une ordinateur, transfert de photos). Mais plusieurs interrogations pèsent encore sur les combinés UMTS. Les terminaux, c’est la moitié du succès de la 3G, estiment les experts. Mais si l’on en croit toujours les mêmes experts, il se pourrait bien qu’il n’y ait pas assez de combinés permettant un transfert de données de qualité (pour les photos, la vidéo et les connexions Internet) avant début 2005. Ceux présents sur le marché, sont trop encombrants et coûtent trop cher.



par Myriam  Berber

Article publié le 24/02/2004