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Chronique Asie

Birmanie : les militaires, la «feuille de route» et la démocratisation

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
A l’issue de sa 12ème visite à Rangoun, l’émissaire de l’Onu Razali Ismaïl a fait preuve d’un grand optimisme. A ses yeux, le projet lancé en août 2003 par le premier ministre Khin Nyunt pour convaincre le monde de sa volonté de mettre en œuvre une transition démocratique en Birmanie, doit être pris très au sérieux. Ce diplomate discret a d’ailleurs consacré l’essentiel de son séjour à Rangoun à la «feuille de route», une initiative en sept points qui comporte plusieurs étapes : la première est la réunion d’une convention nationale chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Sont déjà convoqués des représentants du gouvernement militaire, des partis politiques et des minorités ethniques. Mais la Ligue Nationale pour la démocratie, le principal parti d’opposition et sa dirigeante Aung San Suu Kyi n’y seront plus les seuls interlocuteurs du régime comme c’était le cas du dialogue entre la junte et l’opposante suspendu le 30 mai 2003. Il s’agit clairement d’une manœuvre destinée à marginaliser Aung San suu Kyi et son parti.

Les pays membres de l’Association des Nations du Sud Est asiatique ont salué cette initiative. Lors de son sommet annuel à Bali, en octobre 2003, l’Asean a affirmé publiquement son soutien à la feuille de route vers la démocratie. La Thaïlande, qui a des intérêts stratégiques forts en Birmanie, est allée plus loin : en décembre, le Premier ministre Thaksim Shinawatra a invité les pays de l’Asean et de l’Union Européenne à une réunion chez lui pour discuter les propositions de Khin Nyunt. Il a lancé alors ce qu’on appelle désormais «le processus de Bangkok», c’est à dire, la surveillance par la communauté internationale de la mise en œuvre de la «feuille de route».

Les pays occidentaux, en revanche, ont largement critiqué le projet des militaires. Car la «feuille de route» n’avance aucune date pour la tenue d’élections libres et démocratiques. Les Nations Unies, de leur côté, ont choisi de maintenir la pression. Leur émissaire Razali Ismaïl a insisté auprès de ses interlocuteurs du régime sur la libération de Aung San Suu Kyi et des quatre principaux dirigeants de la Ligue, tous en résidence surveillé à Rangoun.

En dépit des minuscules avancées de Razali, la plupart des observateurs sont sceptiques et jugent que la situation reste bloquée. «Pour qu’un dialogue ait lieu la première condition est que Khin Nyunt en ait l’autorisation», assurent-ils. Or, il est de notoriété publique que l’homme fort de la junte, le général Than Shwe, très hostile à Aung San Suu Kyi, est le principal adversaire d’une ouverture politique.

par Any  Bourrier

[09/03/2004]

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