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Chronique Asie

Sri Lanka, un mandat fort pour éviter le chaos

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)
Selon le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, le Sri Lanka «vit actuellement une période décisive». Rien n’est moins sûre. Car les élections législatives du 2 avril risquent de ne rien changer aux problèmes de ce pays, en crise depuis que le chef du gouvernement et la présidente Chandrika Kumaratunga sont à couteaux tirés et ont du mal à cohabiter. La présidente n'a pas supporté les succès enregistrés par le Premier ministre, notamment la signature d'un cessez-le-feu en février 2002 avec les rebelles tamouls, qui luttent pour l’autodétermination du nord-est de l'île. Au début de l'année elle a décidé de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections anticipées. Sa démarche a été qualifiée de «coup d’état constitutionnel» par les observateurs. D’autant plus qu’elle espère également en profiter pour prolonger son mandat actuel, qui doit s’achever en 2005.

Mais personne ne croit que ces élections puissent faire cesser les luttes des clans à Colombo. Le scrutin n’a que deux résultats possibles: soit le parti du Premier ministre revient au pouvoir et l’on retrouve la situation actuelle. Soit l’alliance formée par la présidente avec le Front de libération du peuple, d’obédience marxiste, remporte le scrutin. On voit mal, dans cette deuxième hypothèse, comment les Tigres pourraient négocier la reprise du processus de paix avec le parti de la présidente, l'Alliance du Peuple et les marxistes du JVP, ennemis traditionnels des rebelles tamouls.

Dès le début de la campagne électorale, le Premier ministre a mis l'accent sur la poursuite du processus de paix qui a été gelé par ces élections anticipées. Mais en fait ce sont les surenchères des deux principaux acteurs de la scène politique srilankaise qui constituent une menace pour la paix. La présidente reproche à son Premier ministre d'avoir fait trop de concessions aux Tigres de l'Eelam Tamoul. Ranil Wickremesinghe critique à son tour la dissolution du Parlement et la convocation d'élections quatre ans avant l'échéance prévue, interrompant ainsi le travail de son gouvernement.

Quoi qu'il en soit, sur le terrain la paix se construit. Lentement, mais sûrement. Et c'est peut être là le plus important. Malgré les rumeurs d'une reprise de la guerre civile par les rebelles, l'accord de cessez-le-feu reste en vigueur, les partisans de la paix essayant de suivre au mieux les directives des médiateurs norvégiens. Ainsi, pensent-ils, il sera beaucoup plus difficile aux dirigeants politiques de compromettre le processus de paix par leurs manœuvres tactiques.

par Any  Bourrier

[16/03/2004]

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