Chronique Asie
Le comité permanent de l’Assemblée nationale du peuple va-t-il se limiter à «interpréter» les articles 3 et 7 de la loi Fondamentale de Hong Kong, comme l’affirment les autorités de Pékin ? Ou donnera-t-il le coup de grâce au principe «un pays, deux systèmes», qui accorde à l’ancienne colonie britannique une certaine autonomie par rapport à la Chine? Les démocrates hongkongais sont divisés quant au résultat de cette réunion qui pourrait sonner le glas de leurs illusions. Ils voient d’un très mauvais oeil l’acharnement de la Chine sur leur Constitution. Pour certains d’entre eux, l’avenir est compromis, compte tenu d’un rapport des forces défavorable.
Depuis un an, la population de Hong Kong se mobilise autour des question politiques. L’été dernier a été celui de la contestation du projet de loi sur la sécurité. Le 1er juillet, une manifestation avait rassemblé près d’un demi-million de personnes. Forts de cette mobilisation, les démocrates ont poursuivi leurs attaques contre le chef de l’exécutif Tung Chee-hwa. Le 1er janvier, 100 000 personnes sont descendues dans les rues pour demander des changements constitutionnels. Les partisans de la démocratie attendaient l’annonce d’un calendrier pour discuter l’introduction du suffrage universel direct lors de l’élection du prochain chef de l’exécutif en 2007. Mais, après un séjour à Pékin, où il s’était rendu pour des «consultations» avec le pouvoir central, Tung Chee-hwa leur a annoncé la mise en place d’un comité chargé d’étudier «l’éventualité» de telles réformes. Cette annonce a été perçue comme une preuve que Pékin entend bien garder la main sur le rythme des réformes dans cette région administrative spéciale qui mérite bien son nom. Elle a marqué également le début d’une campagne de propagande sans précédent contre les démocrates: selon Pékin, les opposants ne sont pas «des patriotes».
Pour la Chine, il est temps de mettre de l’ordre à Hong Kong. Inquiet du succès des démocrates au moment de l’élection des conseillers des district en novembre 2003, le pouvoir central est déterminé à ne pas laisser la même chose se reproduire lors des élections législatives de septembre 2004. L’enjeu est de taille. Car si les avocats des réformes démocratiques venaient à gagner plus de la moitié des sièges au Parlement, l’exécutif serait paralysé, menaçant les intérêts de la Chine. Un véritable cauchemar pour Pékin, au moment où Chen Shui-bian vient de remporter la présidentielle à Taiwan.
par Any Bourrier
[02/04/2004]
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