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Chronique Asie

Europe-Birmanie : pas de dialogue sans démocratie

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Malgré les pressions des pays membres de l’Asean, l’hostilité de l’Europe à l’égard du régime birman demeure très forte. Certes, pour les ministres européens des Affaires étrangères, les récents développements politiques en Birmanie méritent d’être salués. Ils ont pris note de la décision de la junte de convoquer la Convention Nationale le 17 mai et de la réouverture du siège de la Ligue Nationale pour la Démocratie. Mais ils attendent plus. Ils exigent surtout la libération de l’opposante Aung San Suu Kyi, toujours en résidence surveillée à Rangoun.

Le 30 mai 2003, elle avait été arrêtée au cours d’une opération de police qui a mis un point final au dialogue entamé en 2002 entre l’opposition et la junte. Le choc a été énorme et la communauté internationale s’est mobilisée pour obtenir des militaires un assouplissement de la situation politique à Rangoun. La réponse du nouveau Premier ministre, le général Khin Nyunt, est venue sous la forme d’une « feuille de route» en sept points, publiée en octobre de l’année dernière. Mais les généraux, qui étaient vraisemblablement à l’origine des incidents du 30 mai, n’ont plus envie d’associer Aung San Suu Kyi au processus de transition politique. La dissidente leur inspire beaucoup de crainte puisque, libre, elle continuera à rassembler des foules innombrables lors de ses déplacements, comme avant les évènements du 30 mai 2002.

Or, sans la présence de cette femme emblématique qui se bat contre la dictature militaire depuis bientôt 15 ans, on ne peut pas parler de véritable démocratie en Birmanie. Ce blocage est d’autant plus redoutable que l’Asem va devoir faire face bientôt à deux échéances : la première est le sommet Asie-Europe qui se tiendra à Hanoï en octobre. Et la deuxième est l’accession de la Birmanie à la présidence annuelle de l’Asean en 2006. Les membres de cette association tiennent à ce que les 3 derniers adhérents notamment Rangoun, ne soient plus écartés des travaux du sommet. Ils menacent de s’opposer à la présence des 15 nouveaux pays de l’Union européenne au sommet de Hanoï  au cas où la Birmanie en serait exclue.

La donnée nouvelle, qui permettra peut-être de rompre ce cercle infernal est le rôle de la Chine. Ce pays estime maintenant qu’une évolution du régime birman est nécessaire pour qu’il puisse conserver les positions stratégiques et économiques conquises en Birmanie. Mais quelle que soit l’évolution du processus en cours on ne doit pas s’attendre à une démocratie authentique à Rangoun ni à court, ni à moyen terme.

par Any  Bourrier

[19/04/2004]

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