Chronique Asie
Le désarmement de plusieurs dizaines de milliers de combattants est un test pour le rétablissement de la démocratie en Afghanistan. Il faut désarmer, démobiliser et réintégrer de 40000 à 100000 miliciens avant la tenue des élections de septembre. Sinon, le pari de la paix ne sera pas gagné.
Le processus de désarmement a été lancé en octobre dernier par les Nations Unies. Mais il est très difficile à mettre en oeuvre car, depuis l’invasion de l’Afghanistan par l’Union Soviétique, en 1979, une culture des armes s’est développée dans ce pays. Les principaux chefs de guerre ne veulent pas en entendre parler car ils risquent de perdre ces véritables armées privées qui sont souvent à leur disposition.
Depuis la chute des Talibans, la sécurité n’a pas été véritablement consolidée en Afghanistan, alors que son rétablissement est indispensable à la reprise économique et à la stabilisation politique du pays. L’absence de contrôle policier laisse le champ libre au développement du banditisme, notamment sur les grands axes de communication. La production et le trafic de stupéfiants s’accompagnent de conflits d’intérêts exacerbés. La permanence des chefs de guerre, notamment dans le nord et dans l’ouest, est source d’affrontements armés quotidiens.
Les Talibans et leurs alliés extrémistes se sont reconstitués et, sans menacer directement le pouvoir à Kaboul, font tout pour maintenir de vastes régions du sud et de l’est du pays hors de tout contrôle. Pour cela ils bénéficient de complicités dans les zones tribales du Pakistan, qui bordent la frontière afghane.
Seul le plein rétablissement de l’état de droit permettra de lutter contre le banditisme. Contre l’action des opposants, les opérations militaires des forces de la coalition n’ont pas été suffisantes. Leur combat doit également tenir compte des groupes situés de part et d’autre de la frontière pakistanaise. Il faut donc une action déterminée en faveur de la restauration de l’état de droit dans les provinces afghanes pour soutenir et renforcer l’action militaire.
Les autorités souhaitent désarmer 40% des milices et regrouper toutes les armes lourdes dispersées dans le pays avant les élections de septembre. Mais le désarmement piétine: à ce jour, seuls 6000 hommes ont livré leurs armes. Les miliciens s’inquiètent de leur sort car dans ce pays ravagé par la guerre, il ne leur restera que le chômage une fois leurs armes déposées.par Any Bourrier
[21/04/2004]
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