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Chronique Asie

Les tribulations de Kim Jong-il en Chine

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Rarement un voyage «secret» aura été si visible et commenté. Le troisième périple chinois de l’homme fort nord-coréen Kim Jong-il, qualifié par Pékin de «visite non officielle» vient de s’achever et ses résultats font la une des médias chinois. Tous insistent sur son engagement à faire preuve de patience et de souplesse. Certains vont même jusqu’à affirmer que Kim Jong-il repart de Chine «sur une note de consensus». Car, lors de sa rencontre avec le président Hu Jintao, il se serait prononcé pour la poursuite des pourparlers sur la question nucléaire, conformément aux vœux de la Chine.

En fait, Kim Jong-il sait que ces déclarations de principe ne coûtent rien et lui permettent de gagner du temps. Car pour la diplomatie nord-coréenne il est urgent d’attendre les prochaines élections américaines afin de poursuivre le dialogue à six sur le programme nucléaire. En Corée du Nord, où George Bush est honni depuis qu’il a inscrit ce pays dans l’axe du mal, on préfère patienter dans l’espoir que John Kerry devienne le prochain président des Etats-Unis.

Depuis la révélation à une délégation américaine en octobre 2002 de la poursuite d’un programme nucléaire clandestin à uranium enrichi, le régime nord-coréen semble avoir délibérément choisi de recourir à la logique du chantage qui lui avait si bien réussi en 1994. En 2003, il a poursuivi la stratégie d’escalade lancée à l’automne 2002 avec une série d’annonces: retrait du TNP, redémarrage des installations nucléaires lui permettant de produire du plutonium, retraitement des 8000 barres de combustible gelées au printemps 1994. Parallèlement à cette logique de franchissement des lignes rouges, les Nord-coréens ont manifesté leur disposition à négocier. Ils ont renoncé à deux conditions du dialogue mises en avant au début de la crise: renoncement à des négociations seuls avec les Etats-Unis, puis acceptation de négociations à six en août 2003 à Pékin. Et l’abandon de la demande d’un traité de non-agression signé par les américains.

Aujourd’hui, Pyongyang continue à alterner les rodomontades et les phases de détente. Les déclarations de Kim Jong Il à Pékin prouvent qu’on privilégie actuellement le consensus. Il est clair que la tenue des prochaines élections présidentielles américaines permettent à la Corée du Nord de mettre le dossier nucléaire en veille, dans l’espoir qu’une nouvelle administration, plus souple face à ses exigences, prendra ses fonctions en 2005.

par Any  Bourrier

[22/04/2004]

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