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Chronique Asie

La nouvelle route de la soie

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Ce siècle devrait être celui du renouveau des routes de la soie en Eurasie. Routes au pluriel, car chacun revendique la sienne. Celle qui va voir le jour aujourd’hui à Shanghai a une importance capitale pour les deux continents car elle permettra le désenclavement des pays de la région riches en hydrocarbures.

L’autoroute Asie-Europe est l’aboutissement des efforts entrepris depuis longtemps par la Commission de l’Onu pour l’Asie et le Pacifique. La CESAP avait proposé l’idée d’un réseau panasiatique dès 1959. Mais les divergences politiques qui ont marqué la période de la guerre froide n’ont pas permis la réalisation du projet.

Relancé en 1993, dans le cadre du projet de développement d’une infrastructure asiatique de transport routier, il a fini par se concrétiser. Après des années de négociations sur les itinéraires et sur les modalités d’établissement du réseau, les 32 pays concernés ont adopté, en novembre 2003, un texte qui doit être signé aujourd’hui à Shanghai par au moins huit d’entre eux pour que son entrée en vigueur soit effective.

A l’instar de la légendaire Route de la soie, qui a été la grande voie de communication entre l’Asie et l’Europe du premier millénaire, cette immense autoroute de 145 000 km. offrira aux pays enclavés de la région la possibilité de retrouver un accès intercontinental. Elle reliera Singapour à Istanbul, Séoul à Saint Petersbourg, Bangkok à Pékin, Colombo à Kaboul, Moscou à Bandar Abbas et Tokyo à Tachkent.

Parmi les 32 pays participants on retrouve des anciennes républiques soviétiques de l’Asie centrale, des membres de l’Asean, des archipels comme le Japon, l’Indonésie et les Philippines et même des Républiques populaires comme la Corée du Nord et le Laos.

Le but de ce projet est de développer les liens, d’abord entre les différents pays, ensuite avec leurs voisins immédiats et enfin avec l’Europe de l’Ouest. Il reflète les ambitions de coopération économique régionale des principaux signataires. Parallèlement, des projets d’investissements sont déjà à l’étude. Quelques exemples: la réhabilitation de ponts, l’installation de systèmes de communication hautement performants ou la formation d’ingénieurs.

L’Europe cherche ainsi à trouver sa place entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine dans ce nouveau «Grand Jeu» qui se déroule à ses confins autour des ressources naturelles et des matières premières. Pour les pays de l’Asie, en revanche, l’objectif est plus commercial: ce corridor de transport va surtout donner un coup de fouet à leurs exportations vers l’Union européenne.


par Any  Bourrier

[26/04/2004]

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