Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Chronique Asie

Birmanie : la feuille de route n’a plus d’avenir

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

La Convention Nationale ne pourra pas se réunir le 17 mai à Nyaungh napin, un village situé à 40 km de Rangoon. Sans la Ligue Nationale pour la Démocratie et sans les 17 partis ethniques disposés eux aussi à la boycotter la Convention n’aura plus de sens. Car elle devait marquer le début de la mise en application de la feuille de route, ce plan de transition démocratique présenté par le premier ministre Khin Nyunt en août dernier aux pays de l’Asean réunis en sommet à Bali. La feuille de route se destinait en effet à convaincre ces pays de la volonté de la junte birmane d’ entamer un processus de démocratisation du régime. Cette démocratisation était également exigée par la communauté internationale, notamment par les pays de l’Union Européenne.

Sans la participation à la Convention Nationale de la Ligue et des partis ethniques, la feuille de route perd toute crédibilité. La balle est donc dans le camp des autorités birmanes, qui n’ont plus que trois jours pour faire changer d’avis Aung San Suu Kyi et ses partisans. Mais comment pourraient-ils renverser la tendance? « Nous avons décidé de ne pas participer parce que le gouvernement n’a pas satisfait nos demandes», a annoncé Aung Shwe, le président de la Ligue.

L’opposition avait demandé aux militaires de négocier au préalable les 6 points de l’ordre du jour de la Convention Nationale car elle n’était pas d’accord avec le sixième. Celui-ci stipule en effet que la junte gardera tout son pouvoir dans le futur système politique . Et ce point sera même inscrit dans la future Constitution.

Pour la Ligue, la pérennité d’un régime répressif et totalitaire éloignera la Birmanie de la démocratie. Par ailleurs, l’opposition souhaitait que, parmi les objectifs de la Convention Nationale, il y ait une définition plus concrète du type de démocratie que les militaires veulent mettre en place dans l’avenir.

Or, les généraux birmans n’ont pas négocié ces objectifs avec les partis politiques. Il les ont imposé. L’organisation de la Convention a été le privilège d’un groupe de militaires qui ont multiplié les contrôles et la censure des discours des délégués. Il est donc logique que l’opposition birmane refuse de participer à cette mascarade dont le but principal était de donner à ce régime honni un visage présentable.


par Any  Bourrier

[14/05/2004]

Chronique Asie : les précédent(e)s

L’Asie au cœur

[23/03/2007]




Made in China

[20/03/2007]




Tristes records

[14/03/2007]







Les derniers éditos et chroniques (texte)

Chronique des matières premières


Chronique des médias


Chronique ACP


Chronique armée-défense