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Chronique Asie

Birmanie : la Junte persiste et signe

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Tout est en place pour que la Convention nationale soit réussie. Une ville miniature a été construite au milieu d’un champ entouré de bases militaires, à 40 km de Rangoun. C’est une ville moderne : les délégués pourront y voir des films, aller dans une salle de gymnastique ou consulter un médecin. Confinés dans cet ensemble de bâtiments sinistres, sortis tout droit d’un roman de George Orwell, ils devront rédiger la future Constitution de la Birmanie.

Les délégués ont été divisés en huit catégories, comprenant notamment les représentants de l’armée, des partis politiques, des minorités ethniques et quelques élus qui ont obtenu des sièges lors des élections générales de1990. Ils sont pris en charge pendant toute la durée de la Convention, mais cette durée est indéterminée. Aucun journaliste étranger n’a reçu de visa. Leurs collègues birmans sont étroitement surveillés et censurés.

Le pouvoir militaire nargue ainsi la communauté internationale qui fait pression depuis des années pour que la Birmanie change. Sûrs d’eux-mêmes, forts du soutien de la Chine, les généraux ont préféré régler les choses à leur manière, c’est à dire, en renforçant leur emprise sur le pouvoir. Dans ces conditions, les réactions internationales à la suite du boycott de la Convention par l’opposition ne les inquiètent guère.

Mais les Etats-Unis et l’Europe ont tenu à manifester leur réprobation. Leurs ambassadeurs à Rangoun ont décliné l’invitation à se rendre dans ce village perdu de Nyaung Hnanpin où sont réunis les 1 000 délégués. Les pays de l’Asean, quant à eux, font semblant de croire encore que les généraux birmans ont l’intention de mettre en oeuvre une transition démocratique, à l’exception de la Thaïlande, le principal allié de la Birmanie qui craint que «le processus de Bangkok» qu’elle patronne soit moribond.

Que va faire le pouvoir birman? D’abord, obtenir le plein soutien des groupes ethniques au sein de la Convention. Ensuite, imposer sa propre Constitution comme si c’était un fait accompli. Enfin, tenter de convaincre la communauté internationale que la feuille de route avance dans la bonne direction. Sauf que les pays européens engagés dans «le processus de Bangkok» ne sont pas dupes: si la Junte ne donne pas des signes d’ouverture d’ici au mois de juin, la Birmanie sera exclue du dialogue Asie-Europe prévu pour octobre à Hanoi.


par Any  Bourrier

[18/05/2004]

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