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Chronique Asie

Masako, une princesse sous pression

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

L’héritier du Trône du Chrysanthème et son épouse fêteront  aujourd’hui dans la tristesse  leur onzième anniversaire de mariage. Contrairement aux habitudes, aucune cérémonie  n’est prévue à Tokyo où la princesse Masako n’a pas fait d’apparition publique depuis le mois de décembre. Selon le Palais impérial, la future impératrice du Japon est « épuisée physiquement et mentalement ». Le prince Naruhito lui même concède que « Masako  semble être exténuée par ses efforts pour s’adapter à  la vie de membre de la famille impériale ». En effet, cette femme de 4O ans, polyglotte, ancienne diplomate, éduquée à Oxford et Harvard est soumise depuis dix ans à la  pression permanente du protocole du Palais, personnifié par la toute puissante «  Agence de la Maison Impériale ».

Selon les règles très strictes du protocole, il revient aux fonctionnaires de cette agence de mettre en œuvre la succession impériale . Comme Naruhito,  qui est destiné à devenir le 126ème empereur du Japon, était encore célibataire à 33 ans, l’agence a formé une équipe de trois experts pour lui trouver  une épouse. Celle-ci devait être issue de l’aristocratie,  gracieuse et, surtout, fertile.

Le prince héritier  en a rencontré quelques unes. Toutefois, son choix s’est porté sur Masako Owada, jeune femme brillante,  d’une famille d’intellectuels mais  pas aristocrate. Malgré l’opposition des fonctionnaires, Naruhito a tenu bon. « C’est elle ou je reste célibataire » a-t-il  menacé. Après avoir pris le thé ensemble au Palais Yanagiya,  ils ont annoncé leurs fiançailles le 16 août 1993. Les experts de l’Agence,  mécontents,  se sont promis de mener la vie dure à la future princesse, en lui imposant un rythme de vie particulièrement pénible.

En effet, Masako vit recluse et doit suivre à la lettre les règles d’un protocole rigide et lourd. Sa vie quotidienne, ses gestes, ses paroles, ses loisirs, ses relations avec sa  famille ou avec son mari sont contrôlés minute par minute par des fonctionnaires tatillons et exigeants. Un exemple : il lui faut  quinze jours pour obtenir l’autorisation de rencontrer ses  propres parents.

Mais le pire est sans doute la pression du Palais impérial pour donner naissance à un deuxième enfant, de préférence un fils. Car, au Japon, seul un héritier mâle peut accéder au trône. Sans cet héritier, la plus ancienne monarchie du monde risque de disparaître. Or, Masako n’a qu’une fille. La princesse a donc choisi la fuite en s’enfermant dans la dépression. La vie à la cour impériale a fini  par  briser Masako Owada.


par Any  Bourrier

[09/06/2004]

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