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Dossier Asie

Thaïlande : soulagement des milieux d’affaires

Any Bourrier(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

La crise politique thaïlandaise devenait de plus en plus pesante pour les milieux d’affaires. Depuis deux mois, en effet, les patrons s’inquiétaient de la poursuite des manifestations à Bangkok et de la quasi paralysie du gouvernement. Le retrait annoncé de Thaksin Shinawatra suffira-t-il à dénouer la crise politique ? Pourra-t-il arrêter l’essoufflement de l’économie thaïlandaise ? Les milieux d’affaires l’espèrent. Ils ont réagi très favorablement après son remplacement par le ministre de la Justice Chidchai Vanasatidya.

Frappés par des traumatismes successifs, notamment le tsunami, la grippe aviaire et la hausse du prix du pétrole, les affaires tournaient au ralenti en Thaïlande. L’année dernière, la croissance a été de 4,7 % et les prévisions indiquent que cette année elle ne dépassera pas 5 %. Pour la relancer, le gouvernement avait lancé un appel massif aux investissements étrangers. Et un programme spectaculaire de modernisation du royaume, avec un budget de 37 milliards d’euros, avait été présenté à des hommes d’affaires étrangers et locaux. Toutefois, le manque de transparence et le gigantisme des projets ont été vite dénoncés. Un exemple : les investissements de 41 milliards de dollars dans le métro de Bangkok n’ont pas encore vu le jour.

Les deux causes principales de l’essoufflement de l’économie thaïlandaise sont le ralentissement de la consommation privée et la facture pétrolière qui pèse lourdement sur les finances publiques, relançant l’inflation à 4,6 % en 2005, l’un de ses plus hauts niveaux depuis sept ans. L’Etat ne pourra pas supporter longtemps les subventions qu’il accorde aux prix du pétrole à la pompe. Seuls points forts de l’économie  thaïlandaise : les exportations, qui ont pris en 2005 le relais de la consommation intérieure, et l’agriculture qui a nettement rebondi.

Pour relancer la croissance bridée par le ralentissement de la consommation, le gouvernement thaïlandais comptait sur les exportations. Une série d’accords de libre-échange avaient été signés avec la Chine, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Par ailleurs, un accord similaire avec les Etats-Unis est en négociation. Mais les observateurs craignent que les effets de ces accords soient dévastateurs. L’accord avec la Chine, qui porte sur les fruits et légumes, a provoqué une chute des prix de 40 à 70 % mettant en difficulté des millions d’agriculteurs thaïlandais. Et l’accord avec l’Australie sur le prix du lait frais est à l’origine de la colère des producteurs qui ont manifesté à plusieurs reprises devant le siège du gouvernement.

Les milieux d’affaires ont réagi positivement à l’annonce de la démission du Premier ministre. La monnaie locale, le baht, a bondi ce mercredi pour atteindre son haut niveau de l’année par rapport au dollar. La Bourse de Bangkok a gagné 3 % à l’ouverture. Toutefois, l’évolution de l’économie thaïlandaise dépendra des chocs extérieurs possibles, particulièrement du ralentissement des économies occidentales, chinoise et japonaise, les marchés d’exportations prioritaires pour la Thaïlande.



par Any  Bourrier

[06/04/2006]

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Arnaud Dubus

Journaliste à RFI

«Signes que les milieux économiques étaient favorables à la démission de Shinawatra : la bourse de Bangkok était en hausse de 3% ce matin et la monnaie thaïlandaise, le Bat, au plus haut face au dollar»

[05/04/2006]

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