Les Jeux assurent leur survie

PARIS (AFP) - Après deux éditions calamiteuses, l'olympisme parvient de justesse à se maintenir à flot aux Jeux de Londres.

La capitale britannique, contrainte d'organiser l'événement en moins de deux ans après le retrait inopiné de Rome en 1906, remplit correctement son contrat. Les quelque 2000 athlètes bénéficient d'installations adéquates, comme le stade de White City (70.000 places).

Les Jeux sont toutefois loin d'avoir atteint l'âge adulte. Comme en 1900 et 1904, les compétitions se déroulent pendant plus de six mois, du 27 avril au 31 octobre, en marge d'une manifestation sans lien avec le sport, une exposition franco-britannique célébrant l'Entente cordiale, l'alliance entre les deux pays signée deux ans avant.

La valeur sportive des épreuves, si elle s'améliore par rapport aux trois premières éditions, reste limitée puisque la Grande-Bretagne enlève plus de la moitié des médailles d'or : 55 sur 108. Comme les Américains, conduits par le maître du demi-fond Mel Sheppard (800 m et 1500 m) en remportent 23, les vingt autres nations ne se partagent que des miettes.

Cette prime exorbitante au pays-hôte s'explique en partie par la partialité des juges, tous britanniques, amplement dénoncée par les autres délégations.

(Photo: OFF / AFP)

L'un des plus grands scandales a lieu dans le 400 m plat, où l'Américain John Carpenter, accusé d'avoir gêné le Britannique Wyndham Halswelle, est disqualifié.

Le marathon est également l'objet d'une polémique. L'Italien Dorando Pietri est privé de sa médaille d'or par les juges qui l'avaient aidé à se relever lorsqu'il s'était effondré d'épuisement à 100 m de la ligne.

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