par Stéphane Lagarde
Article publié le 24/08/2008 Dernière mise à jour le 24/08/2008 à 11:24 TU
Les premiers sont arrivés vers sept heures. Certains avec une minuscule chaise pliante. D’autres avec un simple bidon de thé. Tous évidemment motivés comme au premier jour. Heureux les philatélistes qui ont pu se rendre en Chine pour les J.O. Après avoir sorti un timbre en l’honneur de chaque médaillé d’or chinois – et il y en a eu quelques uns – la poste nationale publie ce matin quatre nouvelles vignettes. Un relais en quelque sorte puisque la série s’intitule : « De Pékin à Londres. »
Evidemment c’est un tirage limité. Evidemment, la file d’attente a vite pris l’allure d’un dragon géant de carnaval. A la poste principale de l’avenue Andigmen, on compte au moins deux blocs d’immeubles de patience avant d’arriver au premier guichet et d’obtenir les quatre images tant désirées : le stade du Nid d’oiseaux et le Pavillon de la Cité interdite du côté chinois ; la Grande roue du millénaire et la Tour de Londres du côté anglais.
« Marathon is over »
Et pendant ce temps, un Kenyan courait devant tout le monde dans les rues de la capitale. C’est un peu comme si on avait manqué le début et la fin de la séance. Apercevoir les coureurs demande là encore quelques efforts, tant la foule venue les admirer est nombreuse. Difficile d’y voir quelque chose au milieu de cette forêt d’ombrelles : lilas, bleu glacier, vert bambou, jaune pamplemousse, orange melon ou encore blanc lumière. A l’image des maraîchers en Chine. Les marchands de parasols se frottent les mains à la belle saison. Les ombrelles poussent ici comme des champignons dès les premiers rayons de soleil, envahissant ce matin les contre allées de la place Tienanmen à l’aurore.
« Et alors, il passe où le marathon ? » « De l’autre côté de la place, là-bas. Non, prenez plutôt ce passage souterrain. Ah non, finalement, c’est par ici. » 800 mètres à remonter du nord au sud, 300 mètres d’est en ouest, la traversée de la place au cœur de Pékin ne demande pas d’entraînement particulier. Sauf les jours de marathon justement.
Pour la dernière épreuve d’athlétisme, le centre de l’esplanade était tout aussi interdit que la Cité qui lui fait face, vidé la veille pour des « raisons de sécurité. » Quatorze rues et avenues sont réservées au parcours qui traverse également le parc olympique et les deux meilleures universités de la ville. Mais à Tienanmen toujours rien ! « Marathon is over », finit par répondre l’une des casquettes et chemises vertes préposée au maintien de l’ordre.
Le marathon est terminé : En 2 heures, 6 minutes et 32 secondes. Samuel Kamau Wansiru décroche la première place pour le Kenya, battant un nouveau record olympique. Derrière lui, le Marocain Jaouad Gharib attrape l’argent en 2 heures, 7 minutes et 16 secondes, tandis que l’Ethiopien Tsegay Kebede termine troisième en 2 heures et 10 minutes.
Suspense pour la clôture
Encore quelques épreuves et il ne reste plus qu’à se dire au revoir. Comme pour l’ouverture, les organisateurs ménagent le suspense. Qui sera le porte-drapeau et de quelle manière la torche sera-t-elle éteinte ce dimanche soir ? Les spéculations vont bon train et notamment parmi les étrangers encore présents dans les hôtels de la ville. Pour le lancement des Jeux, un ancien athlète tiré par un câble s’était envolé dans le stade de Pékin avant d’atteindre la vasque. « Pourquoi pas une descente d’athlètes en parachute ou un lama tibétain géant qui cracherait sur la flamme », plaisantent les mauvaises langues.
Au programme notamment de cette cérémonie de clôture : Song Zuying et Placido Domingo devrait pousser la chansonnette accompagner par 68 stars venues de tout le continent, de Hong-Kong, de Macao et de Taiwan. Le feu d’artifice devrait, lui, durer vingt minutes. Et pour assurer le passage de témoin avec Londres, David Beckham fera quelques dribles ballon au pied devant les caméras du monde entier et ses nombreux admirateurs venus exprès au stade.
Voilà pour le programme. Mais en attendant, il ne reste plus de timbres à la poste d’Andigmen. Les malheureux se consolent donc en prenant le bus. Pour ce dernier jour, des tickets souvenirs à 1 yuan (10 centimes d’euro) le trajet ont été imprimés. Preuve que les choses bougent à en croire Yu Dan, célèbre écrivain officiel. Certains ont retenu de ces J.O. une très nette amélioration de l’environnement, au moins temporaire, dans la capitale. D’autres, et notamment les sportifs, ont noté la qualité de l’organisation et des infrastructures.
Enfin, certains ont fait remarqué que les Droits de l’Homme n’avaient rien gagné dans cette affaire. Mais pour une enseignante à l’Université normale de Pékin la question n’est pas là : « Les Chinois ont ouvert les yeux grâce aux Jeux olympiques et brûlent désormais de partager leur culture. Les J.O. ne sont pas une destination mais un point de départ. » A croire que le discours avait été rédigé par le Comité International Olympique.
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