L'olympisme décolle enfin

PARIS (AFP) - Aux Jeux de Stockholm, l'olympisme prend son envol après seize ans de balbutiements.

Organisés sur une période relativement courte, du 5 mai au 22 juillet, les Jeux sont un événement indépendant et non plus un simple appendice d'une exposition commerciale, comme lors des trois précédentes éditions. Pour la première fois, les athlètes viennent des cinq continents.

Une des grandes vedettes de cette édition est le Finlandais Hannes Kolehmainen. Avec ses trois médailles d'or (5000 m, 10 000 m et cross-country), il est le pionnier d'une grande lignée d'athlètes nordiques qui dominera les épreuves de demi-fond et de fond jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Les trois autres stars des Jeux représentent toutes les Etats-Unis, qui devancent de justesse la Suède au tableau des médailles, avec 25 titres contre 23.

Le nageur hawaïen Duke Kahanamoku s'illustre en remportant le 100 m nage libre dans le style qu'il a inventé, le crawl, alors que le sprinteur Ralph Craig réussit le doublé 100 m et 200 m en athlétisme.

(Photo: HO / AFP)

Jim Thorpe, un colosse d'origine irlando-amérindienne, vainqueur des deux épreuves combinées (pentathlon et décathlon), deviendra le héros malheureux des Jeux. Comme plus tard Paavo Nurmi ou Jules Ladoumègue, celui qui avait été appelé "le plus grand athlète du monde" par le roi de Suède sera radié à vie en 1913 pour "professionnalisme". Privé de ses deux médailles d'or, il ne sera réhabilité qu'en 1982, à titre posthume.

Plusieurs épreuves, les sauts en hauteur et en longueur sans élan et les lancers à deux mains (poids, disques, javelot), font leur dernière apparition au programme olympique. En revanche, la mise à l'écart de la boxe, interdite par la loi suédoise, n'est que provisoire.

Grand succès pour le CIO et son fondateur Pierre de Coubertin, les Jeux sont malheureusement endeuillés par la mort du jeune Portugais Francisco Lazaro, victime d'un malaise au cours du marathon, disputé par une chaleur torride.

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