Les Jeux de Nadia

PARIS (AFP) - Les Jeux de Montréal n'auraient sans doute pas laissé un souvenir grandiose sans la révélation d'une star de 14 ans, la gymnaste roumaine Nadia Comaneci, dont les exploits ont enthousiasmé 500 millions de téléspectateurs à travers le monde.

Les trois médailles d'or de la gamine aux couettes brunes, première gymnaste de l'histoire récompensée par la note maximale de 10, ont relégué au second plan les multiples difficultés extra-sportives qui ont nui à cette édition.

(Photo: GABRIEL DUVAL / AFP)

Ces Jeux sont en effet les premiers d'une longue série de quatre à être l'objet d'un boycottage d'envergure, une grande partie des pays africains ayant quitté le Canada juste après la cérémonie d'ouverture pour protester contre la présence de la Nouvelle-Zélande, elle-même jugée coupable d'avoir envoyé son équipe de rugby dans l'Afrique du Sud de l'apartheid.

Le mouvement olympique s'est aussi trouvé confronté à des problèmes économiques sans précédent, encore aggravés par la crise pétrolière mondiale. Les installations, prêtes à l'ultime minute, ont coûté bien plus cher que prévu, laissant aux Québécois une note particulièrement salée, qu'ils mettront des décennies à rembourser.

Les compétitions, placées sous très haute protection quatre ans après le traumatisme de Munich, sont marquées par une certaine stagnation des performances. En athlétisme, le Trinidadien Hasely Crawford remporte le 100 m en 10 sec 06 et le Jamaïquain Donald Quarrie le 200 m en 20 sec 23, des temps comparables à ceux des Américains Bob Hayes et Henry Carr en 1964.

On retiendra tout de même les grandes foulées du Cubain Alberto Juantorena, auteur du premier doublé 400 m et 800 m, la suprématie conservée par le Finlandais Lasse Viren dans les 5000 m et 10 000 m, les démonstrations des Américains Bruce Jenner (décathlon) et Edwin Moses (400 m haies) ou le succès du Français Guy Drut, le premier d'un Européen dans le 110 m haies.

Dans la piscine olympique, les nageurs américains, emmenés par Jim Montgomery (100 m) et Brian Goodell (400 m et 1500 m), réussissent un quasi Grand chelem avec 12 médailles d'or sur 13 possibles, mais ne font évidemment pas oublier l'exploit de Mark Spitz quatre ans plus tôt.

Deux autres grands noms s'imposent dans les disciplines artistiques : Klaus Dibiasi, le plongeur italien, vainqueur de son troisième titre olympique d'affilée en haut vol, et Nikolaï Andrianov, le gymnaste soviétique décoré de sept médailles, dont quatre d'or.

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