Carl Lewis puissance 4

PARIS (AFP) - Les Jeux de Los Angeles sont ceux de Carl Lewis. Quarante-six ans après Jesse Owens, le Californien réussit l'exploit de remporter quatre médailles d'or au cours des mêmes jeux Olympiques. Dans les mêmes épreuves que son légendaire prédécesseur aux Jeux de Berlin (100 m, 200 m, longueur, relais 4x100 m), "King Carl" commence un règne de douze ans qui s'achèvera à Atlanta avec une 9e et dernière médaille d'or, à la longueur.

(Photo: IOPP / AFP)

Malheureusement, bien d'autres victoires remportées aux cours de ces Jeux ne laisseront pas la même trace dans l'histoire pour des raisons politiques.

Répondant au boycottage des Jeux de Moscou quatre ans plus tôt, les Soviétiques décident de ne pas se rendre à Los Angeles et bloquent la participation de la plupart de leurs pays satellites. Une nouvelle fois, le rendez-vous olympique se retrouve boîteux, privé d'une bonne partie des meilleurs sportifs mondiaux.

Dès lors, le titre laissé par le tsar de la perche Sergueï Bubka au Français Pierre Quinon ou les médailles d'or de l'Américaine Mary Lou Retton et du Japonais Koji Gushiken en gymnastique, en l'absence des Soviétiques, ont un goût de médailles en chocolat.

Des défis attendus depuis des années se transforment en formalités insipides, comme les victoires des basketteurs et des volleyeurs américains, trop faciles sans l'URSS. La compétition perd une grande partie de sa signification dans de nombreuses autres disciplines : aviron, haltérophilie, lutte, etc.

Des champions parviennent quand même à inscrire leur nom dans l'histoire.

Dans le vieux stade olympique, déjà utilisé pour les Jeux de 1932, les Américaines Evelyn Ashford (100 m, 4 x 100 m) et Valerie Brisco-Hooks (200 m, 400 m 4x400 m) dominent le sprint, comme le Britannique Daley Thomson le décathlon.

La Marocaine Nawal El-Moutawakil (400 m haies) devient la première Africaine médaillée d'or et le Britannique Sebastian Coe le premier auteur d'un doublé dans le 1500 m. Doublé aussi pour l'Allemande Ulrike Meyfarth, au saut en hauteur, douze ans après son premier titre à Munich.

Los Angeles marque une étape dans l'imbrication de plus en plus étroite de l'économie et du sport. L'organisation des Jeux, digne d'une super-production hollywoodienne, est entièrement prise en charge par une société privée et dégage un bénéfice de 150 millions de dollars (1,32 milliard de francs).

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