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Dossier Asie

Des jours peu tranquilles à Dili

Any Bourrier(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Pour la deuxième fois depuis la destruction du Timor-Oriental par l’armée indonésienne, la communauté internationale se mobilise pour venir en aide au pays. Quatre années après son indépendance, il est en proie à des violences : en effet, de nouveaux affrontements ont opposé mercredi des soldats timorais et les militaires déserteurs, au lendemain d’accrochages qui ont fait deux morts. Et pourtant, les Timorais avaient célébré dans le calme le souvenir de ce 20 mai 2002, date qui est pour eux celle de la « restauration de l’indépendance ». Des invités de marque, des ambassadeurs et, pour ravir les habitants de Dili, la capitale, l’arrivée de la vedette française Floréal. Ce bateau y fait actuellement une escale très désirée et appréciée par les autorités locales. Sa présence est perçue comme une preuve de confiance car les gouvernements de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande ont demandé à leurs ressortissants de rentrer chez eux en raison d’une situation devenue « extrêmement dangereuse ».

Il est vrai que ce petit pays a été ébranlé par la crise survenue fin avril en raison de l’insoumission de 50% de ses forces armées. Une crise grave car les 500 militaires qui ont quitté leurs casernes ont été vite suivis par des chômeurs, des casseurs et d’autres éléments incontrôlables. A l’initiative du Premier ministre Mari Alkatiri l’armée a été appelée au secours. Résultat : des affrontements, des maisons brûlées et un bilan d’environ 60 morts. Tétanisée par les souvenirs du passé, particulièrement de la répression indonésienne de 1999, la population a fui la capitale pour aller se réfugier dans les montagnes.

Cette vague de violence cache en fait une situation politique fragile, conséquence des divisons au sein du gouvernement. Le Premier ministre Mari Alkatiri est contesté aussi bien par ses pairs que par le président de la République Xanana Gusmão. Il est notamment accusé par ses détracteurs « d’arrogance et de manque de compétence ». La perspective d’élections générales l’année prochaine est elle aussi l’une des raisons de l’instabilité récurrente de ce pays. Xanana Gusmão ne souhaite pas se représenter en 2007 et a déjà confirmé sa volonté de se retirer, tout en restant « en réserve ». Pour se lancer dans la course présidentielle, l’actuel ministre des Affaires étrangères, José Ramos-Horta attend que l’hypothèse de sa nomination comme secrétaire général des Nations-Unies en remplacement de Kofi Annan soit levée. Après les émeutes de décembre 2003, la crise avec l’Eglise de mai 2005 et la désertion de la moitié de son armée fin avril, le Timor-Oriental renoue avec l’instabilité et appelle au secours l’étranger pour l’aider à rétablir l’ordre public, le respect de la loi et la normalité.



par Any  Bourrier

[26/05/2006]

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