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Chronique Asie

Fin de l’état de grâce pour Shinzo Abe

Any Bourrier 

		(Photo: RFI)
Any Bourrier
(Photo: RFI)

Un quatrième foyer de grippe aviaire a été découvert au Japon. L’inflation, inexistante depuis 1998, est de retour dans ce pays. Les ministres font des gaffes ou parlent trop. Le Parti libéral démocrate vient de perdre les municipales dans la province d’Aichi. Les députés de l’opposition ont décidé de boycotter le Parlement : décidément, les gros nuages s’accumulent dans le ciel du Premier ministre Shinzo Abe. Arrivé au pouvoir en septembre 2006, le chef du gouvernement japonais voit sa cote de popularité dégringoler à toute allure et se trouve affaibli par cette chute libre.

Le plus jeune Premier ministre de l’après-guerre pourrait suivre l’exemple de certains chefs de gouvernement conservateurs, qui sont restés quelques mois seulement au pouvoir. La date fatidique sera le mois de juillet, lorsque d’importantes élections sénatoriales seront disputées au Japon. Leur résultat pourrait sonner le glas du cabinet Abe, puisque ce scrutin s’annonce difficile pour la droite en général et pour le PLD en particulier.

Certains adversaires l’accusent de manque d’autorité et d’expérience. D’autres lui reprochent sa politique de compromis, qui rappellent les vieilles combines des caciques du PLD. L’opinion publique n’a pas digéré la réintégration, au sein du parti majoritaire, de dix parlementaires dissidents opposés aux réformes, qui avaient été expulsés par l’ancien Premier ministre Junichiro Koizumi. Ce pardon a été perçu comme un gage offert à la vieille garde du PLD par Shinzo Abe.

Mais la plus grande déception des Japonais est, sans doute, son hésitation à mettre en œuvre les réformes promises pendant la campagne électorale. Dans son premier discours à la Chambre des représentants, le 29 septembre 2006, le Premier ministre avait donné plusieurs orientations à son action, notamment créer une économie dynamique et mettre en place une réforme administrative, pour donner au Japon «une société équilibrée et saine».

Dans le domaine politique, il avait évoqué deux projets-phares du gouvernement : la réforme de la Constitution et la réforme de la loi fondamentale sur l’éducation. Or, ces réformes n’avancent pas, ou très lentement. Résultat : quatre mois après son arrivée au pouvoir, le nombre de mécontents dépasse pour la première fois celui des satisfaits. Selon le sondage publié par l’agence Kyodo, la cote de popularité de Shinzo Abe a perdu 25 points depuis septembre.

par Any  Bourrier

[05/02/2007]

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