De
l'un de nos envoyés spéciaux à Bamako
L’idée
était en l’air depuis plusieurs années, suggérée
par les dirigeants de la CAF, mais refusée par la FIFA.
En 2000, Joseph Blatter l’avait reprise à son compte,
mais cette fois, c’est la CAF qui avait demandé un
délai d’application, le temps de la faire approuver
par les représentants des associations nationales.
Devant l’exode massif des meilleurs talents du continent,
devant les réticences quand ce n’étaient pas
les interdictions des clubs professionnels, on savait que
le système ne pourrait perdurer. Car, tous les quatre
ans, les équipes africaines disputaient, en même
temps, les éliminatoires de la CAN et celles de la
Coupe du monde, soit entre quatorze et seize matches en douze
mois. La pression des équipes européennes était
devenue si forte, qu’on allait tout droit à une forme
d’impasse, pénalisant les joueurs et les sélections
africaines.
Pour autant,
la décision prise ne fait pas l’unanimité. Elle
prive les fédérations d’une partie de leurs
ressources financières ; elle risque de diviser
plus que jamais l’Afrique en deux mondes – vingt à
vingt-deux pays qui constitueront l’élite et tous les
autres condamnés à vivoter loin des grandes
compétitions. Parmi les difficultés à
gommer, le fait que la qualification des représentants
africains ne se fera que bien après le tirage au sort
qui, traditionnellement, est effectué début
décembre, et le court délai entre la Coupe d’Afrique
et le rendez-vous mondial qui obligera à improviser
au dernier moment des matches de préparation avec les
équipes non-africaines.
Désormais
la grande Coupe d’Afrique des nations aura lieu tous les quatre
ans lorsqu’elle coïncidera avec la Coupe du monde. L’édition
intermédiaire aura probablement moins d’éclat.
L’une sera hyper-médiatisée et rapportera beaucoup
d’argent à la CAF. L’autre sûrement un peu moins.
Suggérons que cette dernière soit l’opportunité
,pour chaque équipe, de tester ses joueurs locaux et
de ne plus retenir que des joueurs expatriés. La réforme
est adoptée. On verra à l’usage.
Gérard
Dreyfus
A noter
encore: pas de bouleversements majeurs au sein du comité
exécutif de la CAF. Le Sénégalais Mawade
Wade, le Togolais Seyi Memene, le Congolais Sylvestre Mbongo
ont été reconduits à leurs postes. Le
Sud-Africain Molefi Oliphant et le Nigérian Amos Adamu
remplacent respectivement le Zimbabwéen Leo Mugabe
et l’Ivoirien Ousseynou Dieng.