Afrique du Sud
Se
maintenir dans le carré d'as
Voilà six années
maintenant que le capitaine Neil Tovey recevait des mains
de Nelson Mandela la Coupe d'Afrique des nations. Pour les
Bafana Bafana, le coup d'essai venait de se révéler
coup de maître. Rien ni personne, à l'époque,
ne semblaient en mesure d'interdire la consécration
des hommes de l'entraîneur Clive Barker qui incarnaient
la nation «arc en ciel» si chère au cur
de Madiba. Assurément un événement
majeur dans l'histoire et de la CAN et du continent africain
après tant et tant d'années du régime
impitoyable de l'apartheid. Ce succès fut accueilli
par tous comme celui d'une délivrance, au point que
personne n'aurait vraiment accepté qu'une autre équipe
remporte la vingtième édition de l'épreuve.
Depuis 1996, l'Afrique du Sud
a largement confirmé son rang de «grand»
d'Afrique. Finaliste en 1998 et encore troisième
en 2000. Mais également mondialiste en 1998 puis
à nouveau cette année. Il n'en demeure pas
moins vrai que six ans après cette entrée
en force sur la scène africaine, l'Afrique du Sud
a dû s'habituer à perdre nombre de ses meilleurs
joueurs convoités par quelques uns parmi les bons
clubs européens et que comme les autres pays confrontés
à cet exode, son équipe nationale est allée
déclinante. Parce que les joueurs se sont sentis
davantage mobilisés par leur avenir dans leur club
que par le destin d'une équipe nationale à
laquelle ils avaient déjà donné le
meilleur d'eux-mêmes.
Leur priorité, semble-t-il,
en cette année 2002,devrait être la Coupe du
monde où ils aimeraient bien cette fois passer le
premier tour.
Premiers, deuxièmes,
troisièmes, les Bafana Bafana reculeront-ils encore
d'un ou plusieurs crans cette année ou bien tenteront-ils
de disputer une troisième finale en quatre éditions
? Hors d'uvre avant le Mondial ou plat de résistance
? Difficile de répondre de manière affirmative
dans un groupe ou le Ghana et le Maroc ont beaucoup à
se faire pardonner.
Gérard
Dreyfus