Tunisie
En
pensant à la coupe du monde
La seconde moitié de
la dernière décennie aura été,
sans nul doute, celle de la Tunisie. Rayonnante au niveau
de ses clubs, tête de liste sans couronne avec son
équipe nationale.
On a souvent dit que la Tunisie
avait l'avantage de n'avoir aucun joueur expatrié,
à deux ou trois exceptions près et que c'était
la raison majeure de la domination de ses clubs. Ce n'est
pas faux.
On a pareillement affirmé
que les joueurs tunisiens avaient un peu moins de qualités
individuelles que les meilleurs de leurs pairs du Sud. C'est
tout aussi vrai. Ils auraient donc travaillé mieux
et davantage pour s'affirmer comme une des grandes équipes
africaines.
Les résultats sont là.
Avec deux phases finales de Coupe du monde, une finale et
une demi-finale de CAN au cours de ces cinq dernières
années. Sans compter les titres multiples en coupes
d'Afrique des clubs.
La marque de fabrique, c'est
avant tout la solidité d'un bloc compact, homogène,
dont chacun rêve de prendre de vitesse une défense
statique sans rarement y parvenir. Et comme les tripoteurs
de balle sont toujours capables d'un petit coup d'accélérateur,
il faut toujours se méfier de cette équipe
qui donne le sentiment de dormir et dont vous vous apercevez
brutalement qu'elle vient de vous marquer un but.
La Tunisie n'a pas un football
brillant, mais le paraître souvent masque la vraie
nature de l'être.
Gérard
Dreyfus