Libéria
Tous
derrière Weah
Jamais autant de journalistes
italiens n'avaient fait le déplacement que lors de
la CAN 96 en Afrique du Sud. Tous étaient venus pour
suivre à la trace celui qui avait été,
peu de temps auparavant, élu meilleur footballeur
du monde, Mister George Weah. Et tous étaient repartis
déçus et de la prestation du Milanais de l'époque,
et de celle de ses coéquipiers. Quelques vrais talents,
mais pas d'équipe.
Le Libéria avait alors
bien des circonstances atténuantes au sortir d'une
guerre civile meurtrière. Absente depuis, la Lone
Star n'avait plus guère fait parler d'elle avant
de longtemps contester la qualification du Nigeria dans
son groupe éliminatoire de Coupe du monde. Dès
lors tout indique que le Liberia jouera son va-tout au Mali.
D'autant que ce rendez-vous
tant attendu sera celui des adieux officiels de George Weah
et de plusieurs de ses coéquipiers. Consacré
en Europe, King Weah n'a jamais rien gagné
en Afrique. Ce sera maintenant ou jamais. Et même
si son temps, à trente-six ans, s'est quelque peu
émoustillé, on peut lui faire confiance pour
aller chercher au fond de ses tripes l'énergie qui
n'a jamais cessé d'enflammer un corps qui a connu
bien des batailles. Ce ne sera peut-être pas suffisant
pour aller chercher la couronne, mais l'esprit de conquête
animera une Lone Star avide de bousculer une hiérarchie
de plus en plus resserrée.
Gérard
Dreyfus
