Ghana
Redorer
son étoile
Les Black Stars à chaque
sortie dans la CAN ont toujours été placés
très haut dans les pronostics. En dépit d'une
réputation extraordinaire de tenants du beau jeu
«à la brésilienne» , ils n'arrivent
plus à tenir leurs promesses.
Leur dernier succès
dans l'épreuve remonte à vingt ans, leur dernière
finale à dix ans. Plus grave, leur jeu n'a cessé
de se déliter. Une situation d'autant plus incompréhensible
qu'ils ont souvent émerveillé le public avec
leurs cadets et leurs juniors qui n'ont cessé de
s'illustrer dans les championnats du monde de ces deux catégories
d'âge. La qualité de football développée
par les jeunes ne s'est jamais retrouvée au sein
de l'équipe A. Plus personne ne redoute de l'affronter,
comme on l'a encore vu lors de la dernière CAN que
le Ghana pourtant co-organisait.
Aucun autre football n'a été
autant dépouillé que celui de l'ancienne Gold
Coast. Aucun autre football n'a vu ses meilleurs éléments
partir tenter l'aventure à l'extérieur. Et
des joueurs de plus en plus jeunes, remarqués précisément
dans les épreuves de jeunes. Sans que personne ne
cherche à les retenir.
Ils sont soit rentrés
dans le rang, tandis qu'on leur demandait dans leurs nouvelles
équipes d'oublier ce qu'ils avaient appris ou plus
exactement cette spontanéité qui déroutait
leurs adversaires. Ces mêmes clubs -cela vaut pour
tous les Africains expatriés- ont aussi constamment
entravé leur retour en sélection nationale,
leur faisant comprendre que c'était eux qui les payaient.
Depuis quelques mois, depuis
la conquête de la ligue des champions en 2000 par
les Hearts of Oak d'Accra, le Ghana a changé de stratégie
en décidant de faire confiance davantage aux joueurs
du cru qu'aux professionnels dont la dernière prestation,
il y a deux ans, n'avait convaincu personne. Dans ces conditions,
sans ranger le Ghana parmi les premiers prétendants
à la couronne, il conviendra de se méfier
de cette équipe piquée au vif, cette fois
encore, par son incapacité à se qualifier
pour une phase finale de Coupe du monde.
Gérard
Dreyfus