Algérie
Le
coup du renard
Depuis sa première et
unique conquête continentale en 1990, l'Algérie
n'a cessé de rentrer dans le rang. L'équipe
qui avait dominé la décennie 80 aux côtés
du Cameroun s'est retirée sur la pointe des pieds.
Un long sommeil dont personne ne peut raisonnablement penser
qu'elle sortira au Mali. L'organisation des clubs, la formation
des jeunes, tout a été laissé à
l'abandon. S'y ajoute une fédération sans
cesse livrée à des querelles intestines.
Rien ne semble indiquer que
l'Algérie sera autre chose qu'un gros outsider dans
un groupe où les ambitions ne manquent pas entre
le Mali, pays organisateur, le Nigeria qui voudrait solidifier
ses pieds d'argile et le Liberia désireux d'honorer
George Weah pour ses adieux à la scène continentale.
L'avènement de Rabah
Madjer à la tête de la sélection ne
veut pas dire que les Fennecs deviendront brusquement dépositaires
de la magie qu'il avait su insuffler sur le terrain en compagnie
des Fergani, Assad, Belloumi et autres Dahleb, ou plus tard
des Cherif El Ouazzani, Moussa Saïb et Djamel Menad.
L'Algérie manque de
leaders charismatiques et d'hommes capables de faire, sur
une action, la différence. Les temps changent. L'heure
est encore à la nostalgie des années glorieuses
qui firent de ce pays un champion, un finaliste et un double
mondialiste en 1982 et en 1986. Comme si la victoire contre
l'Allemagne en 1982 avait figé le football algérien
dans un passé dont il n'est jamais vraiment sorti.
«Notre football est
dans le coma» constate avec beaucoup de lucidité
Rabah Madjer. L'objectif c'est 2004 et davantage encore
la Coupe du monde 2006. Le temps de rebâtir un football
et une équipe.
Gérard
Dreyfus