Maroc
Effacer
l'amertume
Comme beaucoup de leurs pairs
arrivés au sommet, les Lions de l'Atlas ont connu
un après-gloire délicat. Le déclin
du football marocain coïncide avec la dernière
Coupe du monde. Comme si la consécration que confère
une place parmi les trente-deux élus constituait
plus un aboutissement qu'un cycle normal. Même au
niveau des clubs, on a tous été les témoins
du recul des grosses écuries marocaines après
le sacre du Raja de Casablanca en 1999.
Peu touchées par l'exode
de leurs meilleurs éléments, elles ont dû
se résoudre, au prix il est vrai d'espèces
de plus en plus sonnantes et trébuchantes, à
en être affectées à leur tour. Et comme
la formation n'a pas compensé le départ des
plus prometteurs, le football marocain en a inéluctablement
subi les conséquences. Il n'a notamment pas été
capable de renouveler son cheptel de joueurs internationaux
usés par quelques campagnes mondiales qui laissent
des traces dans les organismes et dans les têtes.
Voilà encore une équipe
meurtrie par son élimination du rendez-vous asiatique
du mois de juin. C'est une bonne raison pour repartir d'un
autre pied et de prendre enfin au sérieux la Coupe
d'Afrique souvent délaissée par un football,
il faut le reconnaître, regardant vers le Nord plus
que vers le Sud.
Sacré champion il y
a plus d'un quart de siècle en Ethiopie, le Maroc,
dit-on, aurait trouvé que le temps avait assez duré
et qu'il fallait afficher de bonnes résolutions africaines.
Pour retrouver à la fois son image et sa fierté.
Le chemin de l'ambition, celle de l'organisation de la CAN
en 2004 puis celle de l'organisation de la Coupe du monde
en 2010, passe par la couronne continentale. Les Marocains
se disent cette année résolument volontaristes.
Reste à le démontrer sur le terrain.
Gérard
Dreyfus