Chasseurs
de primes
8 janvier 2002
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Plusieurs
joueurs libériens, dont James Debbah (photo),
s'estiment mal traités par leur fédération
et menacent de ne pas aller au Mali.
© AFP |
Après les Lions
du Sénégal, ce sont quelques joueurs libériens
et les Nigérians qui jouent «les rois de
la prime»
Décidément,
certains joueurs sont indécrottables. Alors que
tout semblait indiquer que les chantages de dernière
minute appartenaient au passé, on continue de vivre
ces détestables moments qui précèdent
les grands événements. Trois pays au moins
ont été ou sont confrontés aux exigences
des joueurs refusant d'aller jouer la Coupe d'Afrique
des nations si leur fédération ne desserrait
pas les cordons de la bourse.
Tout a commencé avec les Lions du Sénégal,
frappant du poing sur la table pour obtenir une revalorisation
de leur prime de qualification. Entre incompréhension,
appréhension et négociations, tout a fini
par se régler au terme d'une réunion de
six heures à l'ambassade du Sénégal
à Paris. Le ministre de la Jeunesse et des Sports,
Joseph Ndong accompagné du président de
la fédération, El Hadj Malick Sy, alias
Souris, ont mis le dossier à plat avec les joueurs.
L'arriéré de dix millions de francs CFA
a été réglé à chacun
des joueurs et tous ensemble ont projeté l'avenir,
définissant, mais sans le révéler,
le montant des primes, aussi bien pour la CAN que pour
la Coupe du monde. Tout est bien qui finit bien
Les rois de la prime
Dans le même temps,
quelques présélectionnés libériens
qui s'estiment mal traités continuent de menacer
de ne pas aller au Mali. Zizi Roberts, Oliver Makor et
James Debbah sont les plus en pointe dans ce combat, mais
le président de la fédération a affirmé
sa détermination à ne pas céder à
leurs prétentions.
Enfin, dernier coup de théâtre, les Nigérians
ont refusé de prendre l'avion ce lundi pour aller
jouer aujourd'hui au Caire contre l'Egypte. Ils réclament
notamment les soixante-dix mille dollars réunis
par des particuliers et des gouvernements locaux, au mois
de juillet, pour les récompenser de la qualification
à la Coupe du monde.
Bien évidemment, on ne peut que déplorer
ce comportement de joueurs qui pourraient passer pour
de vils mercenaires si on ne connaissait l'âpreté
au gain facile de quelques hommes qui se disent dirigeants
et qui s'appliquent la bonne recommandation: charité
bien ordonnée commence par soi-même!
Curieusement, les rois de la prime, les Lions indomptables
du Cameroun sont désormais bien sages. Il est vrai
que le problème a été réglé
depuis plusieurs mois.
Les uns et les autres ne se rendent pas compte qu'ils
desservent l'image du football africain. Les chasseurs
de primes n'ont jamais bonne réputation.
Gérard
Dreyfus