Un champion de pacotille
(23 janvier 2002)
De l'un de nos envoyés
spéciaux à Bamako
Monsieur El Hadj Diouf, prétendument
joueur-vedette du Racing Club de Lens et de l'équipe
nationale du Sénégal n'a pas daigné honorer
l'engagement qu'il avait pris avant son départ de Dakar
de venir répondre, à l'occasion d'un «chat»,
aux internautes de RFI. Qu'il n'ait pas respecté un
journaliste qui depuis trente ans n'a cessé de faire
la promotion du football et des joueurs africains, soit; qu'il
ait "oublié" de répondre aux questions
de ceux qui l'attendaient et l'espéraient, est inadmissible.
Nous n'en voulons pas à notre ami Cheikh Tidiane Fall,
directeur de presse des Lions.Comme le disait l'entraîneur
Bruno Metsu, on ne peut pas attacher les joueurs et les marquer
à la culotte. Il appartient à chacun de ceux
qui souhaitent accéder au vedettariat de respecter
le public sans lequel ils ne seraient pas grand chose.
El Hadj Diouf figure parmi le
trio de tête des joueurs plébiscités pour
être «le footballeur africain de l'année»,
au même titre d'ailleurs que le défenseur ghanéen
Samuel Osei-Kuffour et le buteur camerounais, Samuel Eto'o
Fils. L'un a quitté la CAN, chassé par son entraîneur,
l'autre s'est disqualifié en jouant les «abonnés
absents». Pourvu que le troisième reste bien
parmi nous.
Avant d'être des joueurs,
les footballeurs sont des hommes. On est en droit d'attendre
d'eux un peu d'éducation et de savoir-vivre. Pour être
un vrai champion, il faut faire preuve d'humilité.
Puisqu'on a parlé d'un Camerounais, disons ici que
les Lions Indomptables ont toujours été exemplaires
dans leur comportement avec la presse et le public. On peut
sûrement leur faire des reproches, pas celui de ne pas
être accueillants. Eux, y compris aux heures de gloire,
ont toujours su rester des garçons simples. Sûrement
pas des champions de pacotille
Gérard
DREYFUS
|